La musique classique c’est tout une histoire, même trois !
Trois beaux livres-cd racontés par François Morel, Pepito Matéo et Pierre Arditi
Pierre et le loup
Les parents connaissent ce grand classique de Sergueï Prokofiev. Depuis 1936, plusieurs artistes ont raconté cette histoire où chaque personnage est incarné par un instrument de l’orchestre. En quoi cette énième version a-t-elle de l’intérêt ? D’abord pour le timbre de la voix de François Morel si complice. Ensuite pour l’interprétation musicale de l’Orchestre nationale de France, parfaite. Enfin pour l’album graphique d’une modernité inattendue.
Les illustrateurs ont conçu un objet élégant et élaboré : format, typographies, découpes, mise en page, couleurs, contraste… Rien n’est laissé au hasard (même le chapeau de Pierre est une lettre !) et le tout donne un sacré coup de jeune à l’histoire !
J’ai eu la chance d’entendre François Morel et l’orchestre de Radio France dans le nouvel auditorium de Radio France et c’était juste magique. Surtout la partie musicale de la suite de l’histoire, inattendue et très contemporaine mais encore accessible pour les oreilles de la novice que je suis. J’étais subjuguée.
Le compositeur est mort
C’est terrible ! Le compositeur est mort. Sans nul doute, la victime devait avoir beaucoup d’ennemis au sein de l’orchestre… Cette enquête policière − prétexte à découvrir les instruments de l’orchestre et la musique classique − est menée avec suspense, humour et rythme palpitant.
Le texte (sonorités, jeux de mots et typo), les images (expressives, dynamiques, colorées) et le talent du conteur Pépito Matéo (génial) sont à l’unisson ! C’est parfaitement orchestré et ça donne un chouette moment à partager en famille.
A noter aussi chez Didier jeunesse, une version du Magicien d’Oz en livre-CD. Cette histoire merveilleuse est racontée par Natalie Dessay qui incarne à la perfection tous les personnages de ce classique du cinéma américain.
Le château de piano
Rémy, terrifié par le concours d’entrée au conservatoire de musique, se réfugie dans un château abandonné. À l’intérieur, des pianos qui pleurent et un chat qui parle… Voilà qui est étrange et ce n’est que le début d’une aventure ludique et pleine de fantaisie où le jeune lecteur-auditeur découvre en toile de fond : l’intérêt du solfège pour composer un morceau de musique, qu’il n’y a pas un seul type de piano mais des pianos, que les compositeurs célèbres sont aussi des hommes et que la musique classique provoque des émotions multiples.
Pierre Arditi prête sa voix à ce conte musical magnifique. Quant aux illustrations à la mine de plomb, les yeux ne se lassent pas de les observer dans les moindres détails (il paraît que le chat Cluster – clin d’œil au chat d’Alice – est caché dans presque toutes les pages) et font de ce livre au format élégant, une œuvre visuelle (50 dessins originaux) et musicale (40 extraits du répertoire pianistique, spécialement interprétés sur instruments d’époque) unique d’un artiste (Pierre Créac’h) aux multiples talents.
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