Timothée de Fombelle part à l’aventure dans son pays imaginaire
Dans Neverland, l’auteur jeunesse Timothée de Fombelle explore les souvenirs de son enfance et c’est géant
Ce n’est ni un premier livre, ni un roman. Pourtant Neverland de Timothée de Fombelle, auteur phare de la littérature jeunesse, fait partie des 81 premiers romans de la rentrée littéraire selon Livres Hebdo.
« Je voulais bien écrire quelque chose pour les grands mais à condition que ce soit sur l’enfance », annonce d’emblée l’écrivain. Récit, essai, manifeste ? Sans doute un peu les trois à la fois.
La plume poétique et sensible de Timothée de Fombelle s’élève en enfance à travers une quête sincère. « Moi qui ai l’habitude de construire mes livres comme un architecte, là je suis parti à l’aventure sans savoir ce que j’allais trouver. »
Plus on va dans l’intime, plus on touche à l’universel
Le chemin qu’il emprunte est semé de souvenirs personnels qu’il érige en cairns pour donner la possibilité aux lecteurs de le suivre. « J’ai découvert avec Tobbie Lolness que plus on va dans l’intime, plus on touche à l’universel. Dans Neverland, je raconte une intimité particulière qui, je crois, va à la rencontre d’enfances très différentes, mais avec un dénominateur commun. »
Un grand-père majestueux, une maison vide et silencieuse, une chambre en désordre… Chaque parcelle de son propre jardin suspendu explorée ravive chez le lecteur une émotion enfouie. « Le choix des souvenirs est très étrange. Ce sont ceux qui pointaient un aspect très précis de l’enfance. Et ce sont ceux qui m’ont construit. »
Paradoxalement, plus la quête sensitive progresse, plus des sensations ambivalentes s’installent, entre émerveillement et sentiment d’abandon. « Aussi joyeux que soient ces souvenirs, le chemin retour faisait un peu mal. Je croyais que j’allais chercher quelque chose mais en fait je raccompagnais quelqu’un et l’arrachement s’est avéré douloureux. »
L’auteur a retrouvé l’enfant qu’il fut et le passage du paradis perdu inaccessible aux adultes. « Mais le pays de l’imaginaire demeure un vivier, un réservoir, et j’en vis. » C’est aussi une source inépuisable pour offrir aux enfants d’aujourd’hui un terrain afin qu’ils construisent à leur tour leur propre Neverland.
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