Le Ballon d’Achille, Marie Dorléans, Sarbacane
Un album pour donner des ailes aux timides et ne plus entendre les moqueries de ceux qui ricanent. Bon voyage.
On ne présente plus Marie Dorléans qui, depuis son album graphique On dirait que… a conquis son public (dont moi). Depuis, il y a eu C’est chic, Odile ? et Nous avons rendez-vous, trois albums remarquables chacun dans leur singularité. Avec Le Ballon d’Achille, l’autrice-illustratrice propose un voyage extraordinaire en ballon… de baudruche !
La première scène montre Achille à l’écart qui regarde un groupe d’enfants en train de gonfler des ballons pour l’anniversaire de Rosalie. Achille, toujours à part (est-ce de la timidité ?) tente à son tour de souffler dans une forme caoutchouteuse jaune… en vain, ce qui provoque l’hilarité du groupe. La double page qui suit évince le groupe et ne s’intéresse plus qu’au souffle d’Achille qui puise dans des ressources insoupçonnées. Le ballon de baudruche jaune finit par le dépasser et par l’emporter dans les airs, loin des autres et de leurs railleries.
Une situation absurde
La surprise d’Achille, très expressive, est à la hauteur de celle des lecteurs. La situation est absurde (les passagers de l’avion ont bien du mal à croire ce qu’ils voient) mais autant en profiter pour voir du pays et des animaux. Désormais, toutes les tentatives de retour d’Achille au point de départ sont vaines. Tant mieux pour les lecteurs qui pourront se régaler en suivant en direct ses aventures incroyables, relatées à la Une des journaux avec des détails (qui incitent à revenir en arrière pour mieux observer les illustrations) à la fin de l’album.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Le voyage d’Achille finit là où il a commencé, c’est-à-dire dans le jardin de Rosalie. Rêve ou réalité ? En tout cas, le garçon revient métamorphosé. Il ignore les rires et les moqueries et, d’un pas assuré, offre à Rosalie son cadeau, léger comme une plume. Et toc !
No Comment