Les Fourmis Rouges
C’est le nom d’une nouvelle maison d’édition spécialisée en livres illustrés pour la jeunesse prometteuse…
Pour les amoureux des livres jeunesse, voir naître une nouvelle maison d’édition est toujours un événement, encore faut-il le repérer… d’où l’importance d’une communication efficace. Les Fourmis Rouges ont su se montrer convaincantes pour retenir mon attention : une identité élégante et vite repérée, des mails au rythme modéré (juste ce qu’il faut pour ne pas les oublier sans vous agacer) et des noms très prometteurs (un certain François Morel fait partie des auteurs…). Quant à la ligne éditoriale, elle ne peut qu’emporter mon adhésion : « Les Fourmis Rouges s’efforcent de publier ces albums « à tiroirs » qui réunissent enfants et adultes autour d’un même plaisir de lecture. »
Trois titres viennent de paraître. C’est un sans faute. Les trois me plaisent, chacun à leur manière car tous aux univers et styles très différents mais avec un dénominateur commun tout de même : la qualité. Chaque livre est un objet abouti et soigné. Forcément, ça a un prix.
Il était mille fois n’est pas une histoire mais de multiples instantanés de l’enfance au quotidien, mis en image par le trait expressif et malicieux de Delphine Perret que, personnellement, j’aime beaucoup. Chaque page rappelle des souvenirs récents ou vieux, gais ou tristes, graves ou légers… Et chaque souvenir est l’occasion d’un échange entre petits et grands. Car les adultes, aussi, ont été des enfants ! En voici un extrait.
Éphémère est l’occasion de découvrir cet insecte qui vit rarement plus d’une journée et dont le nom est plus utilisé en adjectif. Mais cet éphémère-là, qui n’a pas l’intention de finir sa vie dans un estomac, attire la sympathie. Cet esprit rebelle, privé de bouche, va même faire de sa vie une histoire d’amour émouvante jusqu’à cette nuit fatale (et nauséabonde) pour nos amoureux… Voilà une histoire sur le sens de la vie, qui parle de mort aussi, écrite avec poésie et illustrée dans un style singulier où cohabitent ombres et luminosités. La fin est cruelle mais drôle. En voici un extrait.
La nuit dans mon lit explore l’angoisse du noir à travers l’imaginaire d’un enfant dont la couverture aux triangles multicolores se transforme en monstres des ténèbres. Contre toute attente, ces formes géométriques donnent un air sympathique et familier à ces affreux personnages… et l’enfant finit par se laisser aller dans les bras de Morphée. Voilà un album aux illustrations contrastées pour aider les enfants à lutter contre leur peur car « ce qui effraie n’existe nulle part ailleurs que dans les yeux de celui qui a peur. » En voici un extrait.
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