Brèves rencontres sur le Salon de Montreuil

Ou comment mettre juste des visages sur des noms et des voix faute de parler plus longuement.

Mikaël Ollivier. Dimanche 4 décembre. J’aperçois le stand Thierry Magnier. Des tas de livres sur les tables. Une couverture attire mon regard. C’est Le monde dans la main de Mikaël Ollivier. Au dessus, le Mikaël en question dédicace. Allez, j’me lance. Je me positionne à côté de la file, près de la table. Je croise son regard. Il me fixe. «Bonjour.» «Bonjour.» Je me présente. «Nous nous sommes eu au téléphone. J’ai écrit un Coup de cœur sur votre livre.»«Ah oui, je m’en souviens.» Ouf ! (Sinon j’aurais eu l’air de quoi ?!) «Je me permets de vous saluer, comme ça, je peux mettre un visage sur votre nom.»«Vous avez bien fait.» La file d’attente attend… «Bon, je vous laisse. Bonne continuation et à bientôt peut-être.»  «Oui, à bientôt.»

Jean-Philippe Arrou-Vignod. Premier étage. Direction le stand Gallimard jeunesse. La brochette d’auteurs est impressionnante. «Tu viens les saluer», me propose Frédérique, l’attachée de presse. «Oui, volontiers». Jean-Philippe Arrou-Vignod, l’auteur de Magnus Million mais également éditeur chez Gallimard jeunesse, est le premier à m’adresser la parole après un court instant de connexion. «Vous m’aviez appelé au sujet de Mathieu Hidalf. Avez-vous eu toutes les infos dont vous aviez besoin ?» Gloups. Notre conversation téléphonique date du mois de septembre. Moi, j’ai depuis longtemps raccroché ! «C’étais quoi au juste ?» «A quel âge Christophe Maury avait publié son premier roman.»  «Oui, oui, j’ai eu l’info.» Je ne me rappelle pas vraiment de l’âge en question mais l’article est paru et l’info est dedans !

Christophe Maury. Deux pas. Me voilà devant le fameux Christophe Maury. «Et sa maman, sa petite sœur et la copine de sa petite sœur», précise Frédérique. De deux choses l’une. Soit Christophe Maury fait plus vieux que 24 ans. Soit sa maman fait particulièrement jeune. Ou bien les deux. Il se rappelle de l’interview. «J’ai gardé un très bon souvenir de notre échange.» Le premier défi de Mathieu Hidalf est son premier livre édité par la grande maison. Il semble encore sur un petit nuage mais épuisé par la séance non stop de dédicaces.

Timothée de Fombelle. Dernier arrêt. La chaleur est épouvantable. Je me retrouve face à Timothée de Fombelle, toujours drivée par Frédérique. Pour mémoire, c’est lui qui a écrit Vango. «Je me souviens de vous, nous avions pris le temps de nous rencontrer à Saint-Malo (Festival étonnants voyageurs).»  Il laisse sa phrase en suspens, exténué. Son regard s’éloigne, son esprit se téléporte. A tous les coups, il s’imagine sur la plage du Sillon en train de prendre un grand bol d’air iodé. Il fait vraiment très chaud…

Pef. Surprise. Un jeu de chaise musicale et voilà que Pef s’apprête à rejoindre la table des dédicaces. Pef, je l’ai eu au téléphone pour les 30 ans de Motordu. J’ai un super souvenir de cet échange. «Mes 30 ans ?», s’amuse le vieux monsieur à la répartie inattendue mais à la mémoire incertaine. «C’était quand ?»  «Bah, il y a un an, c’était l’année dernière l’anniversaire.»  «Ahhhhh !!» Laisse tomber. Lui, il ne s’en souvient pas de mon coup de téléphone !