Huit romans ados pour finir l’été 2019 en beauté
Déroutant, haletant, bouleversant, estrange, décapant… Il y en a pour tous les goûts !
Pour occuper ces quinze derniers jours d’août, voici une sélection variée de romans ados à déguster en cette fin d’été.
Déroutant
Magie, forces obscures, mythes… Il y a tous les ingrédients de la fantasy dans la série Les Chroniques de Zi de Jean-François Chabas (Nathan)mais la plume de l’écrivain se réapproprie le genre, explose les codes et surprend le lecteur à chaque livre. Le premier (Phélan) est paru en janvier 2018, le deuxième (Nara) en juillet 2018.
Dans le troisième (Turi) paru en février 2019, les trois protagonistes tombent dans l’adolescence avec son lot d’émotions et de sentiments ambivalents.
Paru en juillet 2019, le quatrième (Oviri), « maléfiquement » belliqueux, révèle les intentions manipulatrices de la sorcière… L’imaginaire de l’écrivain se déploie sans limite et c’est juste fascinant.
Haletant
De l’extraordinaire, il y en a aussi dans L’Homme qui voulait rentrer chez lui d’Éric Pessan. Dans une cité chauffée par le soleil du mois du juillet, l’été s’annonce paisible pour Jeff. Mais l’écrivain ajoute à cet univers réaliste et urbain, une tension dramatique et une dimension extra-terrestre qui ne manquent pas de tenir son personnage (et le lecteur/la lectrice) en haleine.
Le roman commence par une course-poursuite en pleine nuit. Le matin, le grand frère de Jeff découvre un fugitif dans la cave. Malgré l’impossibilité de communiquer avec lui, les deux ados décident de l’aider à fuir ses assaillants
En toile de fond, Éric Pessan photographie la banlieue et s’attarde sur la famille de Jeff au 3e étage d’un HLM en passe d’être démoli et dans lequel il a déjà logé les personnages de cinq autres romans qui se croisent au gré des histoires (Aussi loin que possible, La plus grande peur de ma vie, Dans la forêt de Hokkaido).
Bouleversant
Pour Anthéa, la fuite est impossible dans La Proie de Philippe Arnaud (Sarbacane). Ce n’est qu’une enfant lorsque ses parents la confient à une famille d’expatriés pour un avenir meilleur. Le contraste entre l’enfance camerounaise et l’enfer en région parisienne est vertigineux.
L’auteur explore avec une tension psychologique oppressante, l’esclavage domestique empreint de néocolonialisme dans l’intimité d’une famille toxique. Heureusement, une voix venue de ses origines africaines se bat dans la tête d’Anthéa. C’est elle et le souvenir d’un garçon qui l’aimait qui l’empêcheront de sombrer.
Estrange
Depuis son enfance, Mirella, 15 ans, a appris à ne pas sombrer à la force de ses bras. Son Estrange malaventure (L’école des loisirs), racontée avec moult détails et une verve ancienne remarquable par Flore Vesco, plonge le lecteur (et la lectrice) dans un univers moyenâgeux et une bourgade appelée Hamelin, dans laquelle les orphelins survivent en portant des seaux d’eau aux notables.
En plus d’être sans parents, Mirella est une fille avec des cheveux roux, deux choses qu’il est préférable de dissimuler si elle veut éviter des ennuis en plus du tout-venant quotidien déjà bien sombre. Dans sa malaventure, Mirella croise des rats, des lépreux, un joueur de flûte, la peste… Ça vous dit vaguement quelque chose ? Oubliez tout, car le conte revisité par Flore Vesco est dix fois plus jubilatoire !
Décapant
Retour en France et dans le monde contemporain en mode décapant et tendre avec Le Gang des vieux schnocks de Florence Thinard (Gallimard jeunesse). Rien ne prédispose ces quatre vieux à se rencontrer. Sauf ce vol à l’arraché qui se produit devant leurs yeux.
Rose-Aimée, clouée au sol par la violence du choc, ignore qu’elle va réunir trois solitudes qui en ont marre d’être transparentes. À son retour dans la maisonnette, elle découvre avec étonnement et soulagement, Gisèle, Victor et papi Ferraille prêts à la veiller jour et nuit au cas où le jeune à capuche, en possession de son sac, décide de rappliquer.
Entre les quatre protagonistes, le courant passe tellement bien (malgré quelques étincelles entre Gisèle et Victor) qu’ils décident de former un gang afin de montrer à tous ces gens qu’ils existent. Ainsi qu’à Jules, 14 ans, qui va finir par venir avec sa capuche.
Quatre seniors désopilants qui n’en ont pas fini avec la vie, un jeune en déroute pour protéger sa mère, une 4L nommée Titine à retaper… Ce roman décapant, tendre – mais aussi sérieux – propose un regard réjouissant sur la vieillesse.
Et aussi…
Acide summer de Christophe Lambert (Milan, Milan, 236 pages, 14,90 €. Dès 15 ans) ; La Fille sur le toit d’Anne Loyer (Gulf Stream, 178 pages, 15 €. Dès 15 ans) ; Roslend de Nathalie Somers (Didier jeunesse, 448 pages, 17 €. Dès 13 ans).
Acid Summer, Christophe Lambert, Milan, 236 pages, 14,90 €. Dès 15 ans. La fille sur le toit, Anne Loyer, Gulf Stream, 178 pages, 15 €. Dès 15 ans. Roslend, Nathalie Somers, Didier jeunesse, 448 pages, 17 €. Dès 13 ans.
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