Le retour du Festival du livre de Paris au Grand Palais

Le retour du Festival du livre de Paris au Grand Palais

Du 10 au 13 avril 2025, le Festival du livre de Paris a pris ses marques dans la nef du Grand Palais. Avec une programmation qui fait la part belle aux auteurs et aux autrices de la littérature jeunesse.

A travers la verrière rénovée pour les JO 2024, la lumière inonde la nef et émerveille les regards (dont le mien) dès le seuil de l’entrée franchie. Ce retour du Festival du Livre de Paris créé en 1981 sous la nef du Grand Palais était très attendu. Ce deuxième week-end d’avril, c’est désormais une réalité vécue dans un joyeux brouhaha.

Retour timide de quelques éditeurs jeunesse

L’école des loisirs, fidèle au festival, ne boude pas son plaisir d’occuper un bel espace dans ce joyau architectural. Autour, de nombreux éditeurs jeunesse manquent encore à l’appel tandis que d’autres ont choisi de revenir groupés. Parmi les auteurs et autrices jeunesse ayant répondu présent, plusieurs participent à des rencontres thématiques, orchestrées par Sophie Van der Linden et intégrées dans une programmation sans frontière.

Ici, la littérature est reine et les livres sont rois. Ils s’adressent autant aux enfants qu’aux adultes. Exit les cloisons – exceptées celles des onze scènes pour des raisons acoustiques – chaque maison d’édition occupe sa place et assume sa ligne éditoriale. Dans les allées spacieuses délimitées par les stands, les festivaliers se reconnaissent et s’interpellent, heureux de se retrouver pour trois journées intenses. Et d’échapper, par la même occasion, à une actualité « plombante » et inquiétante.

Ecrire pour la jeunesse : le réel et l’imaginaire

Quoi de mieux que l’imaginaire pour prendre de la distance, renouer avec un monde complexe et s’armer de mots pour affronter le réel ? Timothée de Fombelle, Vincent Cuvellier, Susie Morgenstern, Serge Bloch… Des noms phares enchantent l’Agora de leurs paroles sur la création littéraire, réveillant les lecteurs endormis (moi, par exemple) et éveillant ceux qui sommeillent en chacun.

Quoi de mieux que des essais percutants pour s’interroger, se remettre en question et progresser ? L’enfance et la démocratie, deux thématiques implicitement liées – et qui me tiennent à cœur – sont au cœur d’une rencontre intitulée « Enfance : regards politiques et sensibles » animée par l’écrivaine Marie Desplechin. A quand le droit de vote dès la naissance ? interroge un tantinet provocatrice Clémentine Beauvais, autrice d’un essai presque éponyme. Son argumentation bouscule au sens noble du terme et, dans un contexte de démocraties vieillissantes et « toussotantes », sa réflexion et celle de son acolyte Juliet Douar sont une bouffée d’air (j’y souscris à fond).

Pourquoi l’oiseau ne bouge plus ?

Quoi de mieux que des albums illustrés pour penser la mort ? Dans Est-ce qu’il dort ? Olivier Tallec voulait parler du rituel et dans Au revoir mésange, Astrid Débordes voulait parler des cycles des saisons. A l’arrivée, les deux albums évoquent la mort d’un oiseau, un merle et une mésange, et se révèlent deux supports subtiles et profonds (en témoigne les analyses critiques de Maya Michalon, animatrice de la rencontre) pour penser ces sujets existentiels avec les enfants comme l’explique la philosophe Edwige Chirouter dans A quoi pense la littérature jeunesse ?

Quoi de mieux que des textes courts et percutants pour décrypter les peurs infondées, déconstruire les fantasmes et donner le courage d’agir ? Lors de la rencontre intitulée « Figures de l’autre et du vivre ensemble », Éric Pessan (Ils arrivent) et Héloïse Rivière (Qui a dit il fallait être sage ?) ont lu chacun leur texte à voix haute.

Quoi de mieux que de terminer ce festival par une enquête littéraire en présence du déteXtive Pierre Bayard en personne qui, sous la plume de Clémentine Beauvais, s’attaque à un classique de la littérature jeunesse, puisqu’il s’agit ni plus ni moins au Petit Prince…

Pour l’instant le mystère reste entier, mais je compte bien lire cette première énigme avec beaucoup d’intérêt.

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