J’ai rencontré l’illustratrice jeunesse à Rennes à l’occasion du 29e Salon du livre jeunesse à Fougères qui se déroule du 15 au 17 novembre 2013
Elle grimace à l’idée d’être prise en photo mais accepte malgré une gêne évidente. Mayalen Goust, 37 ans, fonctionne plutôt en mode discret. Pourtant, depuis une dizaine d’années, l’illustratrice s’est imposée en littérature jeunesse. Inutile de lire son nom pour reconnaître son trait.
Mayalen a grandi en Charente-Maritime avec un crayon dans la main. « C’est un peu cliché, mais c’est vrai. Petite, j’adorais recopier les personnages féminins d’Astérix, avec leurs cheveux immenses… » Après une école d’arts appliqués à Poitiers et un bref passage dans une agence de publicité à La Rochelle, elle choisit « l’univers enfantin » dans lequel elle peut laisser libre cours à son imaginaire car « tout est possible ». Direction Paris avec un « book » sous le bras.
Elle pose ses valises à Rennes
Deux années de « galères », un premier contrat « pour illustrer un manuel de grammaire » puis une rencontre décisive « avec un directeur artistique chez Flammarion »… Ensuite, tout s’est enchaîné. Elle a posé ses valises à Rennes voilà neuf ans. « Aujourd’hui, je vis de mes dessins et j’ai même le luxe de dire non », lâche-t-elle, consciente de sa chance. Son talent y est aussi pour beaucoup. Contes revisités pour les tout-petits (Barbe Bleue, Blanche Beige…) ou histoires originales (Célestin, le ramasseur de petit matin), Mayalen Goust magnifie les textes par ses illustrations rondes et oniriques, toujours en mouvement qui « racontent aussi quelque chose ».
Depuis trois ans, l’artiste s’est lancée, avec un scénariste, dans l’adaptation en bande dessinée de la série Les colombes du Roi-Soleil, un best-seller pour les 8-12 ans (900 000 exemplaires vendus). Et une première pour elle. « J’aime prendre des risques. Ça me remet en question. » Chaque bd nécessite neuf mois de gestation. Le tome 3 vient de paraître. « Mon style a évolué depuis le premier. Mais surtout, dans cette troisième aventure, j’ai pu sortir de Versailles et dessiner le port de Brest ! »
Samedi 16 novembre 2013, elle est au Salon de Fougères « pour la première fois ». Parmi les livres à sa table, ses trois « Colombes » bien sûr (45 000 exemplaires vendus) mais aussi Barbe Bleue dont les illustrations magnifiques traduisent l’effroi avec subtilité. Chocote et pétoche – thème du salon – obligent…
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