Quatorze enfants à TAKAlire, du jamais vu !

J’ai encore la sensation d’une gorge toute sèche d’avoir tant lu !

Lundi 30 décembre. Après de multiples échanges par mail entre Avenir et TAKAlire, le rendez-vous est pris. L’association avec laquelle nous partageons le local cherchait une activité pour les enfants pendant les vacances. Elle nous a sollicités. Bonne idée. Avec Rachel et JC,  nous sommes trois « lecteurs » disponibles… et impatients pour cette première. Quatorze enfants sont inscrits. Du jamais vu !

14h30. Les enfants arrivent au compte-gouttes. Ils ont entre 3 et 7 ans. Aïcha, Ismaël, Ouassin… Impossible de retenir tous les prénoms mais une chose est sûre, la diversité que j’aime est bien là. Les enfants connaissent la salle car ils y prennent des cours d’arabe le dimanche. Je propose aux plus jeunes de me suivre. Nous nous installons sur des tapis. Yasmina et Amina, les deux accompagnatrices d’Avenir s’assoient aussi et rassurent les plus intimidés. JC et Rachel restent avec les plus grands.

Machin.  Je commence avec Machin en version XXL. La taille du livre tout en carton fait son effet. « On l’a à l’école ! »  Gloups ! J’invite Ouassine à garder le secret et de ne pas dire ce qu’est le « machin » en question pour ménager le suspense. Ismaël a du mal à tenir en place et veut toucher le livre. « On voit rien ! » Je propose à Ismaël de reprendre sa place et je lui promets de lui laisser le livre dès la fin de l’histoire. Je commence à lire, lentement. J’articule et je mets le ton. Les enfants commentent chaque page. La fin du livre suscite quelques sourires timides chez les enfants, beaucoup plus francs chez les grands.

Boucle d’ours. « Une autre ! » Alors qu’Ismaël récupère Machin pour le lire à sa façon (à l’envers, à l’endroit mais aussi en s’asseyant dessus !) les autres enfants jettent leur dévolu sur Boucle d’ours pensant à Boucle d’or, forcément… Le conte est détourné. Petit ours veut se déguiser en Boucle d’or pour le carnaval… ce qui ne plaît absolument pas à Papa ours déboussolé à l’idée de voir son fiston déguisé en fillette. « Ze veux me déguiser en Boucle d’or » répète inlassablement Petit ours hermétique aux arguments de son père. Vous le croirez ou non, mais presque tous les enfants, filles comme garçons, étaient d’accord avec Papa ours… J’espère grâce à cette histoire avoir semé une petite graine « anti-préjugé » qui poussera plus tard. À la fin Petit ours a eu gain de cause grâce au loup déguisé en Petit chaperon rouge et qui apprécie moyennement les propos de Papa ours qui tout d’un coup n’ose plus râler et va même jusqu’à se déguiser en Cenrillours. Les enfants n’en reviennent pas !

Patouffèt. Quelques enfants décrochent, d’autres viennent sur mes genoux chacun leur tour, les plus grands réclament une autre histoire. Je continue avec Patouffèt, un troisième conte randonnée, idéal pour la lecture à voix haute. Mais cette fois-ci, je les fais participer en chanson sur un air improvisé : « Patim, patam, patoum. Messieurs, Mesdames baissez la tête ! Patim, patam, patoum. Ne marchez pas sur Patouffèt ». À la fin Patouffèt est avalé par un bœuf et pour sortir de la panse de l’animal, rien de tel qu’un pet. Que dis-je ? Trois pets ! Là les enfants me regardent d’un air circonspect et semblent se demander s’ils doivent rire ou non…

Goûter. Je lis Le voyage d’Anoki pour finir. Puis je sens que la limite de leur concentration est atteinte. En attendant l’heure du goûter, les enfants se mettent à faire des puzzles en groupes dans chaque coin de la pièce. Ils sont concentrés. Le calme avant la tempête. Quand arrivent boissons et gâteaux, il est temps pour eux de se lâcher. Ils l’ont bien mérité ! Moi, je me jette sur le thé pour réhydrater ma gorge asséchée !