Six albums pour prendre le temps de pousser et grandir à son rythme
Le Salon du livre et de la presse jeunesse a ouvert ses portes, mercredi 27 novembre à Montreuil, pour faire l’éloge de la lenteur. Comme ces six albums qui nous incitent à ralentir pour explorer, observer, imaginer…
Le Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil dure jusqu’au lundi 2 décembre. Comme chaque année, un thème colore cet événement qui met un coup de projecteur sur l’édition jeunesse.
« En faisant l’éloge de la lenteur, le Salon met les pieds dans le plat. L’impératif conjugue le temps des enfants. L’injonction de vitesse, comme celle de la performance rythme leur quotidien. Le Salon souhaite célébrer un tout autre impératif. Celui de laisser du temps au temps de l’enfance », annonce Sylvie Vassalo, directrice du Salon de livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.
Pour faire une tarte aux pommes, Nanni &Contraire, Albin Michel jeunesse
L’histoire commence par un pépin et se termine par la dégustation d’une tarte sucrée et odorante, mais la narration est sans fin.
Il suffit de tourner la dernière page pour recommencer un nouveau cycle durant lequel pommier et petit garçon vont grandir.
L’attente, la patience, les saisons et les années sont évoquées dans les illustrations sobres et colorées de ce délicieux petit album cartonné et relié par une spirale.
En coup de vent, Anne Herbauts, Casterman
Feuilleté comme un flip book, cet album fait du vent au sens propre et montre un lapin qui court à toute allure, du lever 7 h, au coucher 19 h. C’est magique de le voir ainsi prendre vie, mais une fois le lapin au lit, le lecteur a le sentiment d’avoir loupé quelque chose…
Il ne tient qu’à lui de revenir en arrière et de tourner lentement les pages pour apprécier le langage imagé et minutieux d’Anne Herbauts qui fourmille de détails et qui en dit long sur nos journées très rythmées.
Un jour… Guillaume Guéraud
et Sébastien Mourrain, De la Martinière jeunesse
Parfois, ce sont les enfants qui ont envie de grandir très vite… Le garçon de cette histoire aimerait ne plus être obligé de demander l’autorisation à ses parents pour faire ce qu’il veut.
En attendant d’être grand pour décider tout seul, il fait preuve d’une imagination hors pair, arguments et illustrations à l’appui, pour passer le temps et protester à sa façon. Ce qui n’est pas forcément de goût de ses parents.
Cet album drôle et tendre à la fois fait la part belle à l’imaginaire.
Vite vite vite ! Clotilde Perrin, Rue du monde
Un petit garçon saute de son lit, court, roule, navigue à toute vitesse le long des pages horizontales… mais loupe l’avion. Le temps ralentit d’un coup.
Le petit héros fait le chemin dans l’autre sens et en profite pour flâner et observer tous les détails qui lui ont échappé à l’aller.
Entre rapidité subie et lenteur assumée, les illustrations au rythme contrasté sont pétillantes et la démonstration efficace.
Dimanche, Fleur Oury, Les Fourmis rouges
Un dimanche chez mamie en famille, quand on est renarde unique, peut s’avérer ennuyeux… À moins de s’échapper par un passage dans la haie du jardin et de se retrouver nez à nez avec un garçon.
Grâce à lui, Clémentine va vivre un après-midi extraordinaire et ludique. Elle va aussi se rapprocher de sa grand-mère et partager un secret plein de brindilles.
Dans cette histoire, c’est la renarde qui vit comme une humaine et c’est l’enfant qui est libre comme l’air. Qu’importe, les deux s’apprivoisent. La nature, l’enfance et l’imaginaire sont au cœur des illustrations de cet album doux et délicat qui rendent ce dimanche… merveilleux.
Cap ! Loren Capelli, éditions courtes et longues
Le fil de l’histoire commence par une paire de lacets rouges noués et se termine par le fil d’un pull rouge qui se déroule naturellement. Entre deux, l’héroïne bifurque (un clin d’œil au Chaperon rouge), joue, explore, dort, rêve…
Le texte, minimaliste et poétique, guide discrètement le lecteur. Les illustrations (pleine page, plan serré, crayonné, blanc…) le transportent dans une longue exploration de la forêt dont il ressort émerveillé et ébouriffé par un vent de liberté.
La petite fille illustre l’affiche du Salon du livre et de la presse jeunesse. Le livre, sélectionné pour la Pépite de l’album illustré, ne l’a pas reçue. Mais l’ouvrage semble être passé très près de la Pépite d’or à en croire le discours émerveillé du porte-parole du jury de critiques littéraires sur le travail artistique de Loren Capelli, lors de l’annonce du palmarès mercredi 27 novembre.
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