Trois albums sur la guerre à hauteur d’enfants
La littérature jeunesse s’empare de ce sujet avec émotion, subtilité et fantaisie livresque !
Le baron bleu
Le baron est un passionné d’aviation. Quand la guerre éclate, il participe à sa façon à cette guerre absurde des tranchées. Au lieu de lâcher des bombes sur le champ de bataille, il se met à larguer des projectiles lourds : encyclopédies et autres dictionnaires. Mais au lieu d’assommer les militaires, ces munitions singulières passionnent les soldats. Le baron, qui a plus d’une idée en tête, y voit un moyen de retrouver la paix !
Cet album démontre avec efficacité le pouvoir des livres et il dénonce aussi l’absurdité de la guerre. Les dessins de Thierry Dedieu évoquent les débuts de l’aviation et les tranchées de la Première Guerre mondiale qu’il détourne avec malice en y introduisant des livres.
Le petit garçon étoile
Ce petit garçon se demande bien pourquoi du jour au lendemain il est devenu étoile. Au départ, il est plutôt fier mais très vite, il réalise qu’être une étoile et avoir cinq bras, c’est lourd. Et ça se voit beaucoup. Le petit garçon fait tout ce qu’il peut pour étouffer la lumière qui émane de lui. Le seul moyen d’y arriver, c’est de se cacher tout entier…
C’est une métaphore subtile de la Shoah, aux illustrations tout en rondeur, qui est poignante pour les grands qui connaissent la réalité de ce qu’elle cache. Pour les petits, elle permet d’aborder avec délicatesse une monstruosité qu’il est important de ne pas taire aux générations futures.
On nous a coupé les ailes
Entre fiction et documentaire, cet album relate la vie du brigadier René Nicolas, matricule 1264 dans le 43e régiment d’artillerie, sous forme de souvenirs d’enfance et de lettres adressées à sa mère avec des allers-retours dans le temps. Ses jeux et ses bêtises hilarantes avec ses cousins à la fin du XIXe siècle qui s’oppose à l’infamie des tranchées de la Première Guerre mondiale. Le jeune René est passionné par les aéronefs. Petit, il rêve de voler. Sous terre, pendant les combats, il survit en construisant des petits modèles d’avion.
Il y a beaucoup d’émotion dans ce récit qui juxtapose l’insouciance légère de l’enfance et la réalité macabre de la guerre. Des dessins classiques illustrent avec fidélité le texte. Aux couleurs joyeuses s’opposent des couleurs sombres. Cette construction permet à la fois des respirations mais suggère aussi la fragilité de l’existence. Un témoignage vrai qui, heureusement, se termine bien.
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