Des albums jeunesse par milliers
Les albums jeunesse ont revêtu leur costume de fête pour se faire une place sous le sapin de Noël. Lequel choisir ?
Formats variés, couvertures raffinées, matières soignées… À l’approche des fêtes, les albums jeunesse rivalisent de somptuosité. Il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts.
Des animaux à foison
La couleur des animaux (Père castor, Adeline Ruel, Flammarion, dès 2 ans), un imagier au format XXL tout en carton, classe 145 animaux du monde entier par couleur. De quoi passer des heures à montrer, nommer mais aussi découvrir des espèces familières (chat, chien), sauvages (lion, hippopotame) ou improbables (axolotl, kakapo).
Une évasion extraordinaire
Les protagonistes du Projet Barnabus (The fan brothers, Little Urban, dès 4 ans), sont aussi des animaux, mais un peu particuliers à l’image du héros, mi-souris et mi-éléphant. Ces créatures imparfaites n’en sont pas moins solidaires pour réussir une évasion extraordinaire et s’extraire d’un lieu peu recommandable…
Une résidence inquiétante
Le sous-sol de la Résidence Beau Séjour fréquenté par le facétieux Gilles Bachelet, (Seuil jeunesse, dès 5 ans) est lui aussi peu recommandable. Dans cet établissement réservé aux animaux passés de mode auprès des enfants et truffé de clins d’œil hilarants, les résidents ont l’interdiction formelle d’y pénétrer. Jusqu’au jour où une licorne et un « groloviou » bravent l’interdit…
Une nuit effervescente
Transgressions et sensations fortes sont au rendez-vous de La nuit de la fête foraine, (Gideon Sterer et Mariachiara Di Giorgio, Les Fourmis rouges, dès 4 ans). Dans cet album, sans texte, les images joyeuses fourmillent de détails. Les animaux de la forêt singent les humains avec cocasserie et se délectent de sucreries savoureuses.
Une romance savoureuse
Les cookies de Lucky Joey (Carl Norac et Stéphane Poulin, Pastel, dès 6 ans) sont également délicieux et font des envieux. Ils permettent surtout à l’écureuil amoureux de rebondir après de multiples déboires. Ce conte new-yorkais se déroule à une époque où les laveurs de vitre risquaient leur vie pour un minuscule salaire… Les illustrations, vertigineuses, se lisent à l’horizontal et à la verticale.
Un western féminin
Restons aux États-Unis mais bien avant l’apparition des buildings avec Ta peau contre la mienne (Rémi Courgeon, Milan, dès 8 ans). Ce western féminin met en scène Nuée, une héroïne forte et déterminée, qui part en quête du meurtrier de son cheval pour l’empêcher de nuire à nouveau. Les paysages s’étalent dans les pages horizontales avec des jeux d’ombres et de lumières, des plans serrés et larges et des tons ocre.
Un classique magnifié
Les faubourgs lugubres de Londres mis en images par Anton Lomaev sont très éloignés des grands espaces de l’ouest américain… C’est là que se cache Sherlock Holmes, l’illustre personnage d’Arthur Conan Doyle, grimé en vieux débauché. Des tableaux impressionnants et so british illustrent ce grand classique et donnent envie de (re)plonger dedans (L’homme à la lèvre tordue, traduction Thibault Vermot, Sarbacane, dès 10 ans).
Un mythe revisité
Pour terminer, que diriez-vous d’une échappée mythique orchestrée par la plume et les crayons de François Place ? Rois et reines de Babel (Gallimard jeunesse, dès 7 ans) modèlent la tour à leur image au fil des siècles. À travers des illustrations saisissantes et minutieuses – inspirées de La Tour de Babel, tableau de Pieter Brueghel l’Ancien – ce très bel album évoque aussi les conquêtes et les chutes des civilisations… Ce magnifique voyage à travers les âges est rempli de réflexions intemporelles.
Cette sélection de huit albums jeunesse est parue dans L’OBS le 3 décembre 2020.
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