La facétieuse Clémentine Beauvais surprend encore ses lecteurs

La facétieuse Clémentine Beauvais surprend encore ses lecteurs

Avec Les Facétieuses, l’autrice jeunesse signe un roman drôle – au genre non identifié – et mène à la plume magique ses lecteurs. Le résultat est réjouissant.

Depuis Les Petites Reines, les romans de Clémentine Beauvais sont toujours très attendus et leur sortie, un événement en soi. Pour le lancement de son dernier livre, il prend l’allure d’une réception déguisée dans une cave au cœur de Paris. L’autrice, coiffée de bouclettes blanches et vêtue d’une robe longue d’un autre siècle, dédicace à tour de bras dans une ambiance féerique et un chouïa révolutionnaire.

Le décor des Facétieuses est planté et ce n’est pas une farce. Parlons plutôt d’une comédie aux dialogues truculents qui surfe sur plusieurs genres : historique, fantastique, autobiographique mais aussi un peu policier. Dans cette fausse fiction, l’héroïne Clémentine Beauvais mène une enquête étrange à Paris, remplie d’événements magiques, pour nourrir son dernier roman qui lui donne du fil à retordre.

Une histoire abracadabrantesque

Concrètement, l’écrivaine cherche à comprendre pourquoi la marraine la bonne fée du petit Louis XVII a laissé mourir affreusement son filleul en prison alors que, tout le monde le sait, les marraines la bonne fée sont censées protéger les enfants bien nés. C’est écrit dans les contes.

La narratrice – en facétieuse qui s’ignore mais en brillante manieuse de manigances qui s’assume – embarque le lecteur dans une histoire abracadabrantesque. Il y croise son père, sa sœur, sa belle-mère, son ancien éditeur, sa nouvelle éditrice… La frontière entre le vrai et le faux et celle entre le réel et le fantastique sont aussi poreuses l’une que l’autre et c’est une expérience désopilante de se sentir ainsi littérairement manœuvrée.

Entre les lignes, l’autrice glisse quelques réflexions grinçantes sur le déterminisme social et éducatif. N’oublions pas que Clémentine Beauvais est depuis quinze ans universitaire en sociologie et philosophie de l’éducation et comme elle le dit si bien, c’est « toute l’œuvre de Pierre Bourdieu qui sous-tend le roman ».

  • Article paru dans Ouest-France le 13 octobre 2022.
  • Photo : Pierre Cattoni.
Sarbacane, 320 pages, 17 €.

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