Un juke-box numérique pour ados
C’était une de mes missions au Salon : trouver des pistes de médiations pour les ados.
C’est un constat un peu déprimant, mais c’est un constat partagé. Si l’on excepte les gros lecteurs ados qui n’ont guère besoin de médiateurs (comme ceux dans l’immense file d’attente au stand de Gallimard jeunesse pour les dédicaces de Timothée de Fombelle), les autres désertent les bibliothèques dès l’entrée au collège. Pour les médiateurs, c’est un casse-tête et un sentiment de gâchis compte tenu de la qualité de la production des romans ados. Terminé le temps où il suffisait de leur donner des livres avec les yeux qui pétillent d’enthousiasme pour leur donner envie de les ouvrir…
Le Salon du livre jeunesse ne baisse pas les bras pas et s’intéresse de près aux ados. Il leur consacre d’ailleurs un espace depuis plusieurs années. En 2007, il a créé une structure juke-box intime et ludique. Cette année, elle s’est métamorphosée en un juke-box numérique accessible gratuitement. Un outil très intéressant pour les médiateurs ou les éducateurs qui veulent animer des activités de lecture avec les 13-18 ans. C’est aussi un guide qualitatif pour choisir des romans et mieux connaître ceux qui les ont écrits grâce aux vidéos. En attendant de les voir en vrai…
Car les rencontres avec les auteurs eux-mêmes (qui aiment ça et qui le font avec plaisir) sont les plus marquantes et sans doute les plus efficaces pour désacraliser le livre, l’humaniser et, parfois, provoquer le déclic de la lecture. Ils le font individuellement ou à plusieurs comme Murielle Szac qui dirige la collection Ceux qui ont dit non et qui n’hésite pas avec ses complices à rencontrer les adolescents. La petite maison d’édition militante Talents Hauts se déplace aussi pour soutenir la lutte pour l’égalité homme-femme en s’appuyant sur ses livres.
Enfin la lecture à voix haute est une autre piste que les médiateurs formés utilisent et qui, d’après les dires, fonctionne plutôt bien.
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