La Grèce en vers, une pépite poétique
Le Printemps des poètes est l’occasion de (re)lire J’ai vu Sisyphe heureux, un recueil de trois poèmes narratifs de Katerina Apostolopoulou qui embarque le lecteur en Grèce.
Ce recueil de trois histoires courtes étonne par sa mise en page dans laquelle les langues grecque et française se côtoient, se regardent et semblent dialoguer. Il surprend par sa forme littéraire, trois courts poèmes narratifs dont le nectar de mots se savoure avec une kyrielle d’émotions. Il touche par son humanité à travers trois destins aux prises avec une Grèce pauvre en devises mais riche des femmes, des enfants et des hommes qui l’habitent.
Des êtres dignes, fiers et libres
Dans J’ai vu Sisyphe heureux, il est question de dignité, d’amour, de fragilité… La dignité d’une mère, endeuillée et courageuse, qui surmonte le chagrin mais aussi la faim en affrontant avec ses enfants la mer, qui a englouti leur père. L’amour éternel d’un couple qui a su se trouver autour d’un café sucré et défier les années avec fierté jusqu’à ce que la mort dévoile la passion de l’une pour l’autre. La fragilité d’un marginal, libre comme l’air, dont l’extravagance généreuse inquiète, chamboule même, dont la folie prophétique dérange et dont la sagesse rassure.
Les trois histoires se lisent d’une traite et laissent des images émouvantes dans les têtes. Quel délice de les retrouver en relisant la poésie en prose de Katerina Apostolopoulou pour écrire cette chronique. Et d’en entendre un extrait dans cette vidéo du SLPJ2020.
La révolte, la passion et la liberté. Le titre fait référence au Mythe de Sisyphe d’Albert Camus. Le jury adolescent du SLPJ a choisi ce recueil comme lauréat 2020 de la pépite fiction ado et c’est un très beau choix.
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