Dans le cœur d’Alice de Luc Blanvillain
Un roman sentimental aux multiples personnages qui bascule dans une course-poursuite angoissante…
Depuis la mort brutale de sa mère, Alice, lycéenne, vit avec son père, écrivain, en vase clos. Elle n’a qu’un seul ami, Édouard, qu’elle connaît depuis la maternelle. Et un voisin, un peu fou, Hubert, qu’elle côtoie depuis toujours. C’est d’ailleurs grâce à Hubert, qu’elle récupère régulièrement chez des inconnus, qu’Alice fait connaissance de Julie et Jonas, un jeune couple d’étudiants en psycho. Alice tombe instantanément amoureuse de Jonas repoussant du même coup les avances de Léopold, le nouveau du lycée plutôt mignon qui en pince pour elle. En même temps, Alice se verrait bien la meilleure amie de Julie, dont la sœur Sybille, journaliste et maman d’une petite Léa, cherche une maison. Ça tombe bien, la maison d’Alice est en vente mais a du mal à trouver preneur à cause du voisin fou. Vous suivez ?
Ne vous méprenez pas. Contrairement à ce laborieux résumé dont l’intention est de camper tous les personnages qui gravitent autour de la protagoniste, le roman est fluide et limpide. Il se lit d’une traite sans perdre le fil.
Derrière une apparente légèreté, l’histoire aborde des thèmes plutôt lourds sans jamais peser : la mort, le deuil, la folie, la confiance, le mensonge, le harcèlement, la manipulation, l’amitié et bien sûr, l’amour qui est au cœur du roman.
Plus précisément, c’est bien le cœur d’Alice dont il est question et, corrélativement, celui de ceux qui l’aiment. Son ambiguïté ingénue inspire parfois de l’agacement mais difficile de la détester, elle qui écoute ses sentiments − mis en veille depuis la mort de sa mère − plutôt que sa raison… avec un raisonnement qui peut parfois laisser dubitatif !
Heureusement qu’Édouard, son ami d’enfance et son père la remettent parfois en place. Comme tous les personnages secondaires, ils jouent un rôle important dans cette histoire sentimentale peu morale pour les uns, très romantique pour les autres.
L’imbroglio des sentiments omniprésents passe légèrement en retrait lorsque l’intrigue se noue autour d’Hubert, le fou, et de Léa, la petite fille, qui disparaissent après l’école… Là, le lecteur bascule dans un « avant fait divers » avec une mise en scène particulièrement élaborée qui l’oblige à ne plus lâcher l’affaire…
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