Mais qui est donc Vango ?
Un prince sans royaume selon le titre du tome 2 (et dernier)… Énigmatique et romantique.
Je vous faisais part, il y a quelques jours, du plaisir que j’ai eu en dévorant ce second tome dans un instantané. Il est temps d’en dire un peu plus.
De mémoire, nous avons laissé Vango avec Ethel en Écosse à la fin du tome 1. Mais le jeune orphelin n’a toujours pas percé le mystère de ses origines… En revanche, il connait le nom de l’homme responsable de la mort de ses parents. Le retrouver lui permettrait de découvrir enfin le secret de sa naissance. Mais ce n’est pas simple de retrouver un homme condamné à mort et exécuté…
Avec Vango, qui a toujours le sentiment d’être lui-même la proie de quelqu’un, rien n’est simple. Tous les personnages dans son sillage le savent bien. Qu’ils soient à New York, à Moscou, à Paris, en Sicile, à Franckfort, en Ecosse, dans les airs…
Le tome 2 commence par un flashback dans le New Jersey (1929) presque à bord du Zeppelin. Idéal pour se remettre dans le bain. Puis, retour au temps de la narration, en 1936, dans un train en direction de New York. Ethel a laissé Vango à sa quête et est repartie en Écosse. A-t-elle renoncé à son amour ? Elle le retrouvera en France le 30 décembre 1942. La veille des révélations sur ses origines…
Entre deux, aventures, rebondissements, drames, tragédies, instants suspendus…le tout sur fond historique. L’écriture est limpide et exigeante, la construction rythmée. Comme le tome 1, on ne lâche pas ce tome 2 avant de l’avoir fini… avec la sensation d’être orphelin à son tour.
En vrac, ce que j’ai particulièrement aimé
Les personnages secondaires. Autour de Vango gravite une galerie de personnages. Dans le premier tome, ils avaient pris place dans le puzzle. Le tome 2 révèle leur part de mystère, faisant de ces personnages secondaires des personnages romanesques à part entière. Mention spéciale au commissaire Boulard et à la taupe mais tous les autres ne manquent pas d’intérêt.
Humour. Il y a a des passages où j’ai souri parfois ri (je ne me souviens pas si c’était le cas dans le tome 1). La course poursuite dans le train avec ce pauvre contrôleur en caleçon. La description du bureau de l’avocat (existerait-il en vrai ce bureau ?) ou encore la ténacité du commissaire qui met sur le plan secondaire la bienséance.
Histoire. J’ai adoré « réviser » les moments historiques de cette période trouble. Les séquelles du krach boursier à NY, l’incendie du dernier zeppelin, l’Occupation...
Instants suspendus. Il y a bien sûr tous les passages où Vango se retrouve en hauteur : gratte-ciel, toits, arbre. Mais il y aussi ces passages où le temps semble s’arrêter, comme celui où Andreï doit garder Lilly, la biche… J’adore.
Résonance. L’action a beau se passer entre 1936 et 1942, la résonance avec le présent s’invite au détour d’une phrase. Elle interpelle et interroge. Car dans Vango, il est question aussi d’humanité et de fragilité.
Et ce que je n’ai pas aimé alors ?
Je cherche mais je ne trouve pas. Pourtant, il y a forcément des imperfections. Mais voilà, je ne les vois pas. Je suis définitivement touchée par la noblesse d’âme de Vango. Absence totale d’objectivité ? Tant pis. Ou plutôt, tant mieux.
No Comment