Mercedes cabossée
Un récit poignant sur la violence d’un père contre une mère du point de vue de l’enfant.
Mercedes, 10 ans, est scolarisée dans un centre pour élèves cabossés. Depuis quatre ans, elle ne parle plus, sauf à sa maman. Blocage psychologique. Ce jour-là, quand elle rentre à la maison, elle retrouve sa mère en pleurs et le corps tuméfié de bleus. Une simple dispute avec son père, lui assure-t-elle en tentant de minimiser l’inacceptable…
Le thème de la violence conjugale est rarement abordé en littérature jeunesse. Trop dur estiment sans doute des adultes (trop ?) protecteurs. Pourtant, des enfants en sont témoins dans la vraie vie aussi (je reviendrai sur la question « Peut-on écrire sur tout lorsqu’on s’adresse aux enfants ? » qui m’interpelle souvent dans un prochain billet).
Hubert Ben Kemoun a pris le parti d’en parler mais pas n’importe comment. Avec son talent d’écrivain bien sûr – un texte court, dense et profond – mais aussi avec une porte de sortie pleine d’espoir. Ce qui rend le livre tout à fait supportable pour un enfant même si c’est mieux de le lire « à un autre moment que juste avant de se coucher » dixit Lou, 9 ans. Et en compagnie d’un adulte pour pouvoir en discuter ensuite.
Mercedes cabossée d’Hubert Ben Kemoun,
Petit poche Thierry-Magnier, 48 pages, 5 €.
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