L’été où papa est devenu gay d’Endre Lund Eriksen
Un été norvégien gai pour réchauffer l’hiver humide et glacial !
Arvid, 13 ans, passe ses vacances avec son père dans un camping en Norvège. Ce sont ses premières vacances en mode parents séparés et en mode puberté qui se fait désirer. Dans ce lieu de villégiature très prisé par les touristes – qui n’hésitent pas à s’arrêter pour photographier des toilettes publiques uniques qui ressemblent à une boîte de nuit – Arvid fait connaissance avec Indiane, 12 ans. Elle aussi est seule avec son père mais elle a une longueur d’avance sur Arvid en ce qui concerne la puberté. Les deux pères sympathisent très vite. Trop vite d’ailleurs au goût d’Arvid. Surtout lorsqu’il apprend que le père d’Indiane est homosexuel et qu’il découvre son propre père sous un autre jour. À partir de ce moment-là, Arvid et Indiane vont tout faire pour dissuader leurs pères de se mettre ensemble mais pour des intérêts bien différents.
Certes l’écriture – en style confidences ados très directes – peut, à la longue, devenir lassant mais le propos de ce roman plein d’humour qui traite sans détour d’homosexualité est particulièrement accrocheur. Surtout, et c’est plutôt rare, il donne à voir le point de vue d’un préado en prise avec un corps qui tarde à se métamorphoser et une sortie de l’enfance un peu chaotique : des parents qui se séparent, un père qui révèle homosexuel, une fille déjà formée et un peu délurée, un ami qui est passé en mode viril et qui n’hésite pas à lui en mettre plein la vue avec ses conquêtes… Bref, tout ça est légèrement perturbant et comme ça va mieux en l’écrivant, Arvid raconte cet été qui l’a transformé avec dérision dans un carnet intime. Un moyen comme un autre pour mettre à distance toutes ses nouvelles sensations envahissantes et trouver des réponses à ses questionnements existentiels sur la sexualité (prude s’abstenir !).
Ce roman dénonce également quelques préjugés sur les homosexuels pour mieux les balayer ensuite et, ça, c’est très bien aussi car ça fait réfléchir !
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