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Trois histoires, de la collection Neuf de L’école des loisirs, bien écrites et bien construites mais qui ne se ressemblent pas ! 

Le trésor américain de Cris Donner

Moctezuma vit dans un petit village au sud du Mexique. Intrépide et rusé, l’enfant n’a aucun mal à s’inviter dans la jeep du célèbre archéologue Octavio Palissander. Il sait où se trouve la preuve de l’existence d’une antique civilisation précolombienne. Un lieu dans les profondeurs de la jungle, investi par des singes hurleurs…

Pour les amoureux d’aventure à la Indiana Jones, ce petit roman est fait pour eux. Dès les premières lignes, le lecteur est propulsé au cœur du village de Moctezuma, dans son église ; puis dans une Jeep pour un parcours plus que chaotique ; puis dans la jungle pour un émerveillement magique. Le binôme composé d’un vieil archéologue à trois pattes et d’un jeune rusé aux jambes trop courtes pour atteindre la pédale d’accélérateur est particulièrement réussi. Les deux protagonistes ont comme dénominateur commun une insouciance enfantine ou un léger grain de folie – tout dépend de quel point vu on se place – et leur complémentarité ne fait pas de doute. La construction est parfaite et la fin à la hauteur de tout le reste. Un chouette moment de lecture, vraiment !

Cucu de Claire Castillon

Lilas Fleury a 11 ans et entre au collège. Ce changement important dans sa jeune vie s’accompagne d’une métamorphose intime. Sans renier ses goûts d’avant, elle réalise que sa chambre, option rose et brillant, ne correspond plus à ses goûts d’aujourd’hui. Cette même année, ses parents traversent une crise qui la déstabilise. Et puis, il y a Clovis, le fils de la gardienne pour qui Lilas éprouve des sentiments qui la rendent toute chose… C’est dans ce contexte qu’elle décide d’organiser en février un dîner classe.

Ce petit roman raconte avec justesse une année charnière dans la vie d’une petite fille qui glisse doucement mais sûrement vers le statut de jeune fille. Son regard sur ses proches et sur ce qui l’entoure évolue et se tourne vers l’extérieur. Elle prend de la distance avec prudence et semble parfois dépassée par tous ces nouveaux sentiments qui l’assaillent. Sensible et à fleur de peau.

Le lutin du cabinet noir de Jean-François Chabas

Edgar, 9 ans, vient d’emménager dans un appartement biscornu, longtemps inhabité, avec un cabinet noir. Les anciens locataires ont fui sans demander leur reste, dixit la marchande du marché. Comme Edgar est un enfant turbulent, le cabinet noir va vite devenir sa chambre bis pour méditer sur ses bêtises et son impertinence. Enfin, Edgar n’a pas vraiment le temps de penser dans ce cabinet habité par un lutin qui parle avec de drôles intonations dans la voix…

Quelle surprise ! Ce roman drôle, rocambolesque et un peu effrayant est très loin des romans, souvent sombres, auxquels nous a habitués Jean-François Chabas. Pourtant, il l’a fait et très bien fait. On s’amuse beaucoup et on se laisse happer par cette histoire fantastique et loufoque, bourrée de rebondissements délirants et déjantés, avec beaucoup de plaisir.