La révolte d’Éva, Elise Fontenaille, Rouergue
Un fait divers, raconté par une plume incisive, qui se lit d’une traite
Éva vit avec ses quatre sœurs et ses parents à l’écart du village et à l’orée du bois. Son père, voulait des garçons. Violent, il cogne régulièrement sur ses filles et les humilie. Surtout Éva, la plus jolie. Sa mère, elle, ne dit rien. Son silence la rend complice. Mais si elle parle, c’est elle qui va prendre des coups. Quand l’homme (l’ogre ?) ne les frappe pas, il leur apprend à tirer au fusil et les oblige à saluer le portrait d’Hitler qu’il idolâtre. Éva tient bon, s’endurcit, s’échappe dans la forêt avec le chien. Jusqu’à ses treize ans. Jusqu’au jour où son père tue le chien. Jusqu’au suivant où il se met à frapper sa plus jeune sœur. C’en est trop pour Éva.
Élise Fontenaille s’inspire une nouvelle fois d’une human interest story (fait divers en anglais) et donc d’un fait réel (ici, un parricide) et le raconte avec sa plume fluide et sa sensibilité à fleur de peau sur le ton de la confession. Elle prête ses mots incisifs à la victime poussée au crime et invite le lecteur à se mettre dans sa peau. L’empathie est immédiate, la révolte inévitable.
C’est violent, terrible et pourtant… On referme le livre sonné et soulagé avec un sentiment de justice. Mais une interrogation aussi : comment Éva s’est-elle reconstruite après ça ?
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