Mon lapin patate, Christine Roussey, De la Martinière jeunesse
Un petit album rempli d’émotions pas toujours faciles à maîtriser
Le jeune narrateur de cet album fête ses 6 ans et attend avec impatience son cadeau. Il en a rêvé toute l’année de son lapin nain rikiki ! Mais lorsqu’il ouvre le paquet, l’animal n’a rien à voir avec celui imaginé. Il ressemble à une patate bien trop grosse pour tenir dans sa poche. D’ailleurs, il remplit une double page. En plus, il est moche. En témoigne sa description, en mode légumes, exagérée et peu élogieuse qui n’a rien à voir avec l’image du lapin.
Sa déception est grande. Quant à sa colère, elle est énorme. Elle commence par des mots interdits, remplit les pages de gribouillis et fait vaciller les grandes oreilles de Patate surpris par cette tornade soudaine. Elle atteint son paroxysme lorsque le garçon envoie valser tous ses trésors. Derrière les murs de sa cabane, il ne se maîtrise plus. Le jeune lecteur ne peut que constater les dégâts tomber de l’arbre.
Après la tempête et les larmes, la boule de poils tente une approche. Débarrassé de sa déception par un vent force 10, le petit garçon regarde Patate avec un regard neuf. Une grande amitié peut alors commencer…
Pour mettre en scène cette colère, avant, pendant et après, textes et images s’entremêlent, se répondent et se contredisent. Les illustrations enfantines et colorées sont, tour à tour, explicites, implicites toujours expressives, parfois imagées. C’est rassurant de voir une émotion si envahissante et incontrôlable aboutir à un sentiment d’apaisement avec, à la clef, un nouvel ami. En plus, Patate n’est pas si moche que ça, finalement. Il est même très attachant !
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