La fille sur le toit, Anne Loyer, Gulf stream
Une ado dévastée, un amant déserteur, une mère punitive, un père dépassé, une amie trahie, une tante absente… Un roman choral poignant.
Qu’est-ce que le désir ? Dans La Fille sur le toit, Anne Loyer explore cet élan physique à travers Axelle, 16 ans, qui l’éprouve de plein fouet face à son prof de français. Elle sait qu’elle s’aventure dans des territoires interdits et se garde bien de partager ses émotions avec sa meilleure amie. Elle préfère taire cet amour mais ne s’empêche pas de le vivre à 200 %. Lui ne résiste pas… mais il n’assume pas, regrette et l’éconduit.
Axelle est anéantie et cherche du réconfort auprès de sa mère… qui la rejette avec des mots violents, dévastateurs et déplacés dans la bouche d’une mère. Pour Axelle, c’est la double peine et elle s’effondre.
L’histoire familiale se dévoile par petites touches
Au-delà de l’amour tabou et du désir adolescent, passionné et fulgurant, la force de ce roman réside dans sa construction en roman choral. Chaque voix – Axelle, son prof, son amie, son père, sa mère, sa tante – remonte le fil de l’histoire d’amour avec son degré de connaissance (le père ignore tout mais ressent le mal-être de sa fille qu’il recueille) et son point de vue.
En parallèle, se télescope l’histoire familiale qui se dévoile par petites touches. Chaque ressenti donne à voir la complexité des sentiments, leur ambivalence, leur sincérité, les souffrances des uns, les incompréhensions des autres… Le tout est écrit sans jugement mais avec une grande justesse et une urgence dense qui rime avec adolescence.
À la fin, le puzzle prend forme et donne à Axelle les clefs pour se reconstruire.
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