Une rentrée littéraire ado avec des thèmes lourds et des textes puissants
La vie est rarement un long fleuve tranquille et cette rentrée littéraire le rappelle aux ados
– « Je suis en train de lire un roman ado incroyable… Le cœur des Louves de Stéphane Servant. C’est captivant mais aussi étrange et troublant ! »
– « Ah oui, ça parle de quoi ? »
– « C’est une ado qui essaye de comprendre des secrets de famille sur fond de violence, d’alcool, de meurtres d’enfants. Elle se prend aussi pour une louve… Je ne comprends pas où l’écrivain me mène, c’est ultra-étrange… »
Le visage de mon interlocutrice se décompose. Je réalise que les mots que je viens d’utiliser loin de provoquer son enthousiasme lui inspirent plutôt le contraire. Zut, je m’exprime mal parce que j’apprécie beaucoup le livre. En même temps c’est l’histoire du roman…
Cette conversation, je l’ai eue il y a quelques temps avec ma voisine Paulette, une adolescente de 94 ans ;- ) avec qui je partage de nombreuses lectures (récemment, elle a été scotchée par Max).
J’y ai repensé la semaine dernière lorsque j’ai terminé La sylphide avec ou sans ailes de Pascale Maret, un troisième roman de la rentrée littéraire ado qui ne m’a pas laissée indifférente. À bien y réfléchir, aucun des thèmes abordés dans les trois livres lus n’est vraiment léger. C’est même parfois du très lourd comme dans la vie. Ce qui ne m’a pas empêchée de prendre du plaisir en les lisant.
Tout tient dans leur construction et leur écriture littéraire. Et dans les émotions qu’ils procurent ainsi que dans les réflexions qu’ils inspirent. À chaque fois, le roman m’accompagne longtemps une fois ma lecture finie ce qui, pour moi, est un signe qualitatif certain.
Comment donner envie aux (grands) ados de les lire sans les effrayer. En parlant justement des émotions éprouvées sans leur cacher la réalité du propos mais en les invitant à faire confiance à l’auteur et à eux-mêmes. Et en leur rappelant qu’ils sont libres d’interrompre leur lecture. Et si je n’arrive pas à les convaincre tant pis. Dans le cas contraire, le mieux, c’est de pouvoir en discuter avec eux une fois le livre terminé.
En attendant, je partage aussi mes lectures avec des adultes car, pour le coup, la frontière entre littérature jeunesse et littérature ado est très poreuse…
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