Billie H. de Louis Atangana
L’enfance et l’adolescence de la chanteuse de jazz. Un rythme saccadé et un langage populaire. Un coup de cœur !
Avec un tel titre et une couverture très belle, ce roman a vite trôné sur le haut de la pile. Et a vite été dévoré. J’adore Billie Holiday. D’ailleurs, elle est déjà deux fois dans ce blog. Là et ici.
Le roman raconte son enfance et son adolescence. Un récit de vie poignant. La narration au style populaire et au rythme saccadé plonge le lecteur dans l’Amérique des années 20. Celle de la ségrégation et de son lot d’injustices. Celle des boîtes de jazz et de ses voix envoûtantes.
Eleanora vit à Baltimore avec Sadie, une mère solo, jeune et démunie, qui tente comme elle peut d’élever sa fille, rebelle et bagarreuse. Et belle aussi, très belle. Eleanora préfère traîner dans la rue plutôt que de rester sur les bancs de l’école. Avec Walter et Eliot, elle fait les 400 coups. Elle en subit aussi des coups. Et pas des moindres. Un viol, le racisme, l’injustice, la maison de redressement. Puis, le départ de sa mère à New York. La cohabitation avec sa tante qui la déteste.
Arrivent ses premiers pas sur la scène. Cette voix − du velours − capable d’émouvoir toute l’assistance. L’ovation. Une parenthèse ouatée parcourue de frissons dans une vie cabossée qui s’acharne.
Elle croit rejoindre sa mère à New York et se retrouve dans les mains d’une proxénète. Eleanora se prostitue pour survivre dans la Grande Pomme et consacre ses rares moments de liberté dans les boîtes de jazz. En quête de son père Clarence, musicien renommé. Et d’un micro. Sa voix se répand. Suave et sensuelle, capable de réveiller les émotions les plus enfouies, les plus intimes.
La prison encore. Pour prostitution. Cent jours en enfer. Mais quand le cauchemar va-t-il cesser ? Enfin elle sort, trouve son père, tente de créer un lien avec cet homme qui désormais a une autre vie. Est-ce possible de rattraper le temps perdu ? Ce sont pourtant deux musiciens de la même trempe, habités par les notes et le rythme.
Eleanora chante et commence à gagner sa vie avec Bobby, grâce à la musique. La réputation de sa voix arrive à la Colombia. Deux titres, un disque. Eleonara devient Billie. Billie Holiday.
On pourrait croire à un conte de fée mai c’est la vérité même si elle est romancée. Je ne connaissais pas sa vie, juste ses chansons. Maintenant, je comprend mieux sa voix, capable de chanter de façon si juste la souffrance. Et de la soulager.
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