Du bonheur à l’envers, Pascal Ruter, Didier jeunesse
Ce roman-là, qui précède Le cœur en braille, c’est du pur bonheur, à l’envers comme à l’endroit et même de travers !
Dans la vie de Victor, il y a sa mère qui réconforte l’humanité ; son père, obnubilé par un puzzle géant ; son oncle Zak, un enchanteur venu d’ailleurs ; tante étoile, la reine de la propreté ; sa maîtresse Mlle Bonjour, fan d’Aristophane ; son copain Léo, l’acteur né et sa voisine Julie, plus grande que lui. Tout ce petit monde, un peu décalé, légèrement cabossé, gravite autour du garçon à la sensibilité exacerbée qui raconte cette année particulière où sa vie va basculer…
Je me méfie de la suite d’un roman qui m’a particulièrement plu comme ce fut le cas pour Le cœur en braille… Là, c’est un début. Déjà, ce n’est pas pareil. Mais avec Victor, rien n’est pareil. C’est bien pour ça que je craque pour cet atypique héros (ce n’est pas spiderman !), semeur de poésies, qui possède le pouvoir d’adoucir par ses pensées et ses mots un quotidien pas toujours facile et d’émouvoir le lecteur par la même occasion.
Dans Le bonheur à l’envers Victor est plus jeune et à l’école primaire, sa mère est encore à la maison, son père est salarié et son oncle Zak, vivant, pour le meilleur et pour le pire ! Ce qui se passe cette année-là dans la vie et la maison de Victor, pourrait se résumer en quelques mots : chômage, divorce, dépression, maladie, handicap… Mais toute cette réalité dans la bouche de Victor est transformée en une force de vie où l’humanité fragile triomphe de la normalité imposée (et parfois triste à mourir comme le raconte si bien Julie dans son carnet intime). J’ai une pensée particulière pour la tante Étoile. Ah ! Si tout le monde avait la capacité de regarder le handicap mental comme Victor…
Le bonheur à l’envers a beau être un second premier roman (je me comprends), il a réussi à me toucher (différemment) grâce à sa poésie, son optimisme, son humour et ses personnages… Il est aussi accessible à des lecteurs plus jeunes que Le cœur en braille ce qui en fait, à mes yeux, un candidat potentiel et sérieux, au Prix dimoitou !
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