D’une petite mouche bleue, Mathias Friman, Les Fourmis rouges
La chaîne alimentaire racontée avec humour et inventivité, et illustrée avec finesse et élégance
Un titre incitatif et une couverture soignée invitent le lecteur à entrer à l’intérieur. Fiction ou documentaire ? Les illustrations précises et minutieuses au crayon à papier rappellent les manuels de sciences naturelles mais le bleu électrique vient jouer les perturbateurs. La mouche n’est pas l’héroïne de ce conte randonnée, mais sa couleur.
En s’avalant chacun leur tour, les animaux se colorient les uns après les autres. La chaîne alimentaire semble bien huilée. La mort de vieillesse du renard va certes la gripper un peu, mais ça ne va pas durer. Le bleu va finir par colorer le loup, personnage incontournable des contes, qui finira dans le ventre du chasseur… Ensuite ? Un loup, comme tout ce qui est avalé, ça se digère et ça se termine en selles… bleues forcément. De quoi régaler une petite mouche ! La boucle est bouclée.
Au-delà de sa très belle fabrication, la réussite de cet album tient dans le décalage entre le sérieux du propos, son texte musical et léger et sa chute scatologique. À noter que, même si le bleu focalise le regard, de nombreux détails animaliers sont à observer dans chaque page et notamment ce coléoptère à peine visible sur le tronc d’arbre.
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