Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou
Un classique de la littérature américaine, une superbe rencontre pour moi
En littérature, on est tous le passeur de quelqu’un. J’aime partager mes lectures et j’aime aussi écouter ou lire les lectures des autres. Surtout lorsque cette lecture provient d’une amie et qu’elle sait se montrer persuasive. Tout, ensuite, est une question de timing.
Pour Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, j’ai mis du temps à trouver le moment opportun pour le lire et j’ai mis du temps à le lire aussi. Pourtant, je l’ai dévoré. Ce qui nuance l’expression « dévorer ». Je ne l’ai pas lu vite mais je me réjouissais de le retrouver tous les soirs.
Maya Angelou, décédée en mai, raconte son enfance dans les années 1930 avec son frère à Stamps (Arkansas) chez sa grand-mère et à San-Francisco chez sa mère, puis son adolescence. Des instantanés entre souvenirs bruts et analyses fines et acérées, parfois mordantes, toujours pertinentes d’une enfant noire obligée de vivre à côté de la haine des blancs.
Le propos est profond, le rythme marqué par des contretemps, quant à l’écriture, je ne parlerai pas de fluidité mais de densité. Ce qui parfois m’obligeait à relire des phrases pour me les approprier pleinement.
En voici une que je médite encore…
« Etre abandonnée à soi-même sur la délicate corde raide de l’ignorance adolescente, c’est expérimenter la déchirante beauté de la pleine liberté et la menace de l’éternelle indécision. Peu d’êtres survivent à leur adolescence. La plupart succombent à la pression imprécise mais meurtrière du conformisme adulte. Il devient plus facile de mourir et d’éviter les conflits que de soutenir une bataille permanente contre les forces supérieures de la maturité. »
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