Le bureau des objets perdus de Catherine Grive
Un roman 100 % ado : drôle, égocentrique et sensible !
C’est une ado qui perd tout. Un défaut ancré en elle depuis sa plus tendre enfance. En témoigne Beck, sa peluche qui l’attend toujours sur une aire d’autoroute. Depuis, la liste des objets égarés s’est allongée. La petite fille s’est fait une raison et la pré-ado prend la chose avec désinvolture. Jusqu’au jour où l’ado ne retrouve plus son blouson en cuir. Un objet parmi tant d’autres ? Pas vraiment. L’habit en question, qui appartenait à son oncle, sent l’aventure à plein nez et a quelque chose de légendaire et d’un peu magique. Il lui sert d’armure en cette période de métamorphose où le regard des autres compte plus que de raison. Elle ne peut se résoudre à sa disparition et décide de partir seule à sa recherche. Une quête qui lui occupe la tête à 100 % et qui aboutit à bien plus qu’un blouson!
Ce portrait sensible à la première personne, à l’écriture soignée et musicale, est d’une justesse remarquable. Il montre combien cette période adolescente passe par un égocentrisme obligé mais en aucun cas malveillant. Par des obsessions étonnantes mais utiles. Par des défis insensés mais primordiaux. Par des questions existentielles mais inévitables. Par des émois troublants et délicieusement excitants.
C’est aussi l’occasion pour la jeune protagoniste de se confronter au monde réel avec toutes ses absurdités et ses contrariétés. Rien de grave pour autant, mieux vaut en rire ! Mais là où elle est particulièrement touchante, c’est lorsqu’elle s’auto-analyse avec une lucidité désarmante. Une ado quoi !
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