Le monde dans la main de Mikaël Ollivier
Ce roman ado est mon coup de coeur de la rentrée !
Dès que je l’ai commencé, j’ai eu du mal à le lâcher même si, dans les faits, j’ai bien été obligée… contraintes quotidiennes obligent. Mais j’y retournais avec impatience et délectation.
La vie de Pierre est réglée comme du papier à musique. Il vit à Versailles, va à la messe le dimanche et suit une section musique au lycée. Mais la veille de ses 16 ans, sa mère les quitte lui et son père. Fini la routine et les repères ! Désormais, sa famille se révèle pleine de nœuds et les adultes qui l’entourent vacillent. Il se retrouve face à lui-même : un adolescent qui joue et aime la musique classique, en décalage avec la majorité des ados, pas très à l’aise, en quête de sa vraie identité. Poussé par sa grande sœur, qui le taquine à distance, il va en une année – dont un été dinardais – basculer dans sa vie d’adulte.
Dans ce roman, Mikaël Ollivier, l’auteur, renoue avec le récit intime, un genre qu’il affectionne particulièrement. Et ça se sent. Pourquoi m’a-t-il autant plu ? Je ne me suis pas vraiment reconnue dans Pierre. Ado, j’étais plutôt son opposé : une fille, rebelle et en crise, dans une ville pauvre. En plus, je passais mes étés à Saint-Malo, la rivale de Dinard (même si la mer se retire aussi loin à marée basse et est aussi froide !).
Là, ce n’est pas Pierre qui fait sa crise, mais les adultes autour de lui qui font la leur. Et pourtant, ses tourments m’ont touchée. Sans doute que l’écriture juste et sensible de l’auteur y est pour beaucoup. Elle est aussi épurée, rythmée et très visuelle et j’adore ça. Les lieux sont décrits avec précision : on marche dans les rues de Versailles, on traverse le barrage de la Rance, on sent le sable de la plage de l’Ecluse à Dinard…
La musique classique est aussi très présente dans le roman ce qui n’est pas pour me déplaire. Certes, je suis plutôt jazz, pop et rock mais ces derniers temps, j’ai un regain pour le classique qui, pour le coup, tombait bien. Et puis, quand on aime la musique, on ne peut pas être insensible à Chopin !
Une similitude avec Pierre tout de même. La famille à l’apparence lisse mais qui se révèle beaucoup plus complexe, j’en connais un rayon !
Avant même de finir le livre, je voulais en faire plus qu’une simple chronique dans le journal. Et puis je l’ai terminé. Quelle surprise ! Je ne m’attendais pas du tout à ce coup de théâtre (logique, c’est le principe d’un coup de théâtre). Je n’en dirai donc pas plus mais moi qui aime l’inattendu, j’ai été servie !
J’ai réussi à « vendre » un « coup de coeur » au service culture de Ouest-France. C’est très court, mais c’est mieux que rien. Et puis ça m’a donné une bonne raison de joindre Mikaël Ollivier au téléphone qui m’a confirmé les quelques notes autobiographiques (il passe tout ses étés à Dinard) qui rendent si crédible sa fiction. Ce « raconteur d’histoires » qui n’aimait pas lire et qui est aujourd’hui scénariste et écrivain est, en plus, très sympa ! Mais le mieux, c’est que je vous laisse faire connaissance…
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