Le mystère des Nigmes, Claude Ponti, l’école des loisirs
Une enquête de souris pour sauver les archives contre une Nigme terrifieuse
C’est affreux, affreux, affreux. Les lettres des archives ont disparu et ont été remplacées par des pattes de mouche illisibles. Chez les souris archivistes, c’est la panique. Il en va de la mémoire du square Albert-Duronquarré et du goût du chocolat. Vite, vite, vite. Les souris se mettent en quête du coupable. Elles se rendent logiquement chez les mouches qui s’offusquent et accusent les bourdons. Les bourdons nient et envoient les souris se renseigner auprès des Totémimiques, curieuses et cancanières, qui savent tout bien entendu. Tout dépend de Feuilloizelle, assurent-elles, qui est un oiseau, évidemment. C’est là qu’apparaît le texte du mystère – incompréhensible, ça va de soi – dans lequel il est question de trois Nigmes… Au bout d’une aventure aux rencontres multiples, les souris archivistes trouveront la responsable de cette catastrophique disparition et le moyen d’en venir à bout avec l’aide des enfants lecteurs, évidemment.
Les histoires de Claude Ponti sont une aventure en soi où le lâcher-prise est requis. Elles se lisent à plusieurs reprises avec l’assurance de comprendre un nouveau détail (texte ou image) à chaque fois et multiplient les lectures selon les lecteurs. Dans cet album, il est question de textes perdus qu’il faut absolument retrouver, d’un mystère à l’envers à remettre à l’endroit, d’un square en plein hiver, d’une enquête à rebondissements, d’une Nigme destructureuse avec des pattes-gommes. Ça commence dans une poubelle, puis sous terre avant de voler dans les airs. Ça se termine par un festival de gros mots pontiesques qui invitent à faire la fête. C’est drôle et délirant tout en évoquant une chose sérieuse : la perte de la mémoire transmise par les livres, véritable catastrophe qui met le monde en panne.
Les Nantais (et ceux qui ont eu la chance de flâner dans le jardin des plantes de Nantes) reconnaîtront sans peine le Dormanron, les Totémimiques, Georges le banc, la Chandelle verte… histoire de prolonger la promenade dans le jardin merveilleussimeux.
Très jolie chronique. J’ai beaucoup aimé le livre également, quel univers riche et envoutant !