Le temps des Mitaines de Loïc Clément et Anne Montel
Une bande dessinée pleine de fantaisie dans laquelle des enfants-animaux disparaissent mystérieusement…
L’ours Arthur vient d’emménager dans le village des Mitaines. Ce pré-adolescent, qui attend impatiemment de connaître son pouvoir qui ne s’est toujours pas manifesté, découvre sa nouvelle école dans un contexte particulier : un élève a disparu mystérieusement… Paradoxalement, ce climat angoissant va l’aider à se faire de nouveaux amis : la pétillante et intrépide souris Pélagie, l’intrigante et sensuelle renarde Kitsu, l’intello et érudit escargot Gonzague et le peureux et attachant luciole Willot. Ensemble, ils décident de mener l’enquête et de percer le mystère…
Je vais être honnête. Je ne m’y connais pas en BD. C’est un art que j’admire mais je reste novice et n’attendez pas de moi des arguments érudits. Cependant, comme je me suis laissée happer par le Temps des Mitaines, j’ai envie de vous en parler avec mes mots et mon ressenti. Mes interrogations aussi.
J’ai d’abord apprécié les personnages préadolescents. Chacun est à un stade différent de sa maturité ce qui ne les empêche pas de se lier d’amitié. En cette période transitoire où l’on est plus tout à fait un enfant et pas encore un adolescent, il y a beaucoup de sensibilité et d’émotions dans leurs relations. Et des premiers émois…
La découpe des chapitres, explicite et efficace, permet aux jeunes lecteurs de ne jamais perdre le fil de l’intrigue et d’apprécier le suspense tout en profitant des « à cotés » plus intimes des personnages. Ils entrent chez eux et découvrent leurs parents…
Le pays imaginaire d’Anne Montel est plein de fantaisie inattendue (une théière en maison, en voilà une idée !) et le caractère des personnages est particulièrement bien retranscrite par son coup de crayon. En témoigne la silhouette sensuelle de Kitsu qui contraste avec le corps pataud d’Arthur.
Une question néanmoins. N’y a-t-il pas un décalage entre le dessin et l’âge des personnages ? Pour les préados qui ont du mal à sortir de l’enfance, voilà une BD particulièrement rassurante. Mais pour ceux qui ont l’envie impatiente de passer à autre chose, n’y a-t-il pas un risque qu’il boude sa lecture en étiquetant la couverture de « trop enfantine » ? Je m’interroge…
Effectivement les illustrations ne donnent pas vraiment envie de le proposer à des élèves de collège…
On s’est beaucoup posé la question mais ce qu’on a pu constater, c’est que ceux qui franchissaient le cap, accrochaient quand même à cet album (tant mieux !).
Et puis, comme vous le relevez fort à propos, cette bande dessinée aborde le thème de ces enfants entre deux âges (pas tout à fait ados, plus vraiment petiot) donc finalement le public ado n’est pas le coeur de cible. Enfin je crois… je pense… je ne sais pas… je ne sais plus…
Merci pour cette jolie critique.