Les bons comptes font les bons amis, Jean-François Dumont, Père Castor
La rencontre entre un mouton matheux et un loup insomniaque : excellent !
Dans la ferme du bout du pré, il y a des moutons qui pâturent. Vu du ciel, tous ces moutons se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Mais les apparences sont trompeuses car au milieu du troupeau, il y a le mouton Robert. Et Robert a une particularité qui le différencie des autres. Robert compte. Il n’arrête pas de compter : les brins d’herbe, les hirondelles, les taches sur la robe des vaches, les piquets de clôture… Au départ, ça amusait ses pairs. Puis, ça les a lassés. À force, ça les a même agacés. Alors, ils ont laissé Robert tout seul au milieu du pré. Inquiet, Robert s’est d’abord rassuré en comptant les étoiles à la nuit tombée. Mais quand il a entendu un hululement dans la nuit noire, c’est le claquement de ses dents qu’il s’est mis à dénombrer. Face à lui, un loup insomniaque vient de montrer le bout de son nez…
La ferme du bout du pré est désormais une série de l’auteur-illustrateur Jean-François Dumont ancrée dans le paysage de la littérature jeunesse. Et chaque nouvelle parution est l’assurance d’une plongée dans la vie de la ferme, du point de vue des animaux, en mode humour piquant. C’est incroyable toutes les histoires qu’ils ont à raconter!
Celle de Robert le mouton donne à l’expression « compter les moutons » tout son sens, voire davantage puisqu’elle lui permet de passer du statut d’exclu au statut de héros. L’histoire est étonnante (comme un mouton matheux), révoltante (comme un mouton abandonné), effrayante (comme un loup exténué), rassurante (comme un loup qui dort) et très drôle.
Comme toujours, les illustrations narratives à fond perdu, rythmées par différents points de vue, des plans larges et des plans serrés, permettent à l’enfant, qui ne sait pas encore lire, de revivre seul l’histoire intensément (la double page nocturne avec les deux yeux rouges est saisissante).
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