Les ogres, Jean Gourounas, Rouergue
Une partie de cache-cache hilarante pour les tout-petits
Ça commence par une couverture sombre au titre prometteur de grande frayeur. À y regarder de plus près, le jeune lecteur distingue, au milieu du bois, une maison aux fenêtres éclairées et une silhouette imposante qui ne fait aucun doute sur son identité et ses intentions.
Alors évidemment, à l’intérieur c’est la panique. Des petites boules de poils colorées se mettent à courir à travers les pièces de la maison que l’on peut distinguer par de légers traits de crayons : l’entrée, le salon, la chambre, la salle de bains. « Ouh là là », « Courez », « Par ici », Purée »… À chaque fois, des portes découpées permettent aux personnages convoités d’échapper au prédateur qui a toujours un œil qui traîne à travers une fenêtre. À chaque fois ? Pas vraiment. Le combat est inégal et la plupart finissent dans son gosier. Sauf une petite boule de poil rouge. Après une course effrénée, elle échappe au regard inquisiteur du vorace qui, au passage, mange un morceau d’album.
« T’as vu, il va lui mordre les fesses. C’est n’importe quoi ! » Achille, deux ans et demi, ne se lasse pas de relire l’album pour s’arrêter à la page où la petite boule rouge se retrouve face à la paire de fesses de l’ogre. La morsure oblige le monstre à ouvrir sa bouche et libérer toutes les autres petites boules de poils. « À table ! » se met alors à crier madame Ogre, dans la cuisine. Fin de partie pour le père et ses enfants. Et c’est quoi au juste au menu ?
Cette partie de cache-cache a tous les ingrédients pour appâter les tout-petits. Un soupçon de frayeur, une bonne dose de suspense, des détails à picorer, un piment rouge et une sauce humour à la saveur surprise. Un régal. Il y a de grande chance pour qu’ils la consomment en continu (pas de panique l’album est en carton). « Encore ! »
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