Little Brother
Un roman contemporain qui dénonce les excès du tout sécuritaire et invite à la réflexion.
Marcus, 17 ans, est un geek qui aime défier l’autorité du lycée et ses caméras. Le jour de l’attentat qui détruit un pont de San Francisco, il sèche les cours. Au mauvais endroit au mauvais moment, il se retrouve embarqué par la cellule antiterroriste. Une fois relâché par ses tortionnaires américains, il n’a plus qu’une idée : se venger avec ses talents informatiques. Ce roman interpelle par son propos explosif. Le narrateur soulève des questions contemporaines autour de la sécurité et de la liberté. Derrière sa carapace, Marcus est un adulte en devenir fragile, mais pas docile, ce qui le rend attachant.(Chronique parue dans dimanche Ouest-France le 12 février 2012)
Pour être honnête, je me suis parfois accrochée au début mais je ne le regrette pas. L’écriture, moderne et directe, n’est pas ce que j’ai préféré. Les pages d’explications sur les réseaux internet m’ont paru légèrement indigestes (j’étais totalement larguée) et cassaient le rythme. En plus, au début, Marcus m’est apparu associable et insensible et j’avais du mal à adhérer à sa motivation de vengeance. Bref, il y avait de quoi abandonner mais le propos m’interpellait et j’avais envie malgré tout de continuer.
Les choses se sont arrangées quand Marcus a commencé à s’humaniser et à montrer quelques failles et quelques considérations autres qu’informatiques et normales à son âge. J’ai apprécié la présence très prégnante de la ville de San Francisco, au point que l’on pouvait visualiser certaines scènes et les quelques réflexions sur l’urbanisation, notamment sur les nouveaux quartiers. J’ai aimé le personnage du père empêtré dans ses contradictions dont les propos étaient dictés par la peur. J’ai trouvé des résonnances au conflit générationnel, perpétuel, qui se creuse avec les outils d’aujourd’hui. Quel avenir pour une société qui stigmatise sa jeunesse ?
Enfin, je me suis surprise à parler de ce livre à table alors que mon fils évoquait des nouvelles caméras à la sortie du métro… D’où ce billet. A vous de vous faire votre propre opinion !
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