L’oizochat de Rémi Courgeon
Un album coup de cœur à la résonance particulière en ces temps de repli sur soi
Oizochat n’est ni un oiseau, ni un chat. Quand il atterrit blessé dans la forêt de Cécédille, son étrangeté va d’abord lui sauver la vie. Puis, il va tenter de communiquer avec un chat qui lui ressemble un peu. Pas facile de se faire comprendre lorsque l’on ne parle pas la même langue. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas d’ici pense le chat qui part, de ce pas, médire. Parce que tout ce qui vient d’ailleurs fait un peu peur. Qu’il retourne chez lui ! Mais chez lui, c’est la guerre. Alors s’il reste, qu’il trime !…
Ce conte simple mais pas simpliste décortique avec subtilité les mécanismes de rejet qui se mettent en place lorsqu’un étranger tente de trouver sa place. L’auteur ne cache pas la solitude, la douleur et le désespoir de celui qui vient d’ailleurs, sans tomber dans la lourdeur. Car même dans les pires moments, il y a des petites fenêtres de joie.
En ces temps de repli sur soi, cette histoire mérite d’être lue et relue pour réfléchir, petits et grands, sur nos peurs et faire triompher l’altérité qui, dans cet album, prend des allures de poisson-chat. Les illustrations, superbes, racontent aussi à leurs façons ce conte émouvant et plein d’humanité.
No Comment