Odile ? Marie Dorléans, Seuil jeunesse

Un album élégant et comique pour les enfants qui ronchonnent souvent en traînant les pieds et leurs parents surprotecteurs

Odile est fille unique du genre capricieuse, jamais contente. Elle en fait voir de toutes les couleurs à ses parents qui se plient en quatre, voire en douze, pour la distraire. Mais rien n’intéresse la demoiselle, excepté peut-être ce crocodile du musée d’Histoire naturelle qu’elle se permet de gratouiller. L’animal en profite pour n’en faire qu’une bouchée.

Loin de l’effrayer, la miss trouve l’estomac du reptile à son goût et décide d’y rester pour avoir la paix. Qu’importent l’angoisse de ses parents et l’insistance des grandes personnes professionnelles qui tentent tout pour l’extirper du ventre de la bête…

De l’espace dans l’estomac d’un crocodile

Ce nouvel album de Marie Dorléans prend au mot la mauvaise humeur des enfants qui se passeraient bien de leurs parents, mais pour combien de temps ? Les illustrations, élégantes et un tantinet surannées, insistent sur le contraste entre des adultes surprotecteurs qui s’affairent dans tous les sens et une Odile réjouie et détendue qui aspire juste à avoir de l’espace… et qui le trouve dans l’estomac d’un crocodile, c’est peu dire.

Ce positionnement peut surprendre et même être angoissant pour les plus jeunes (comment ? Un enfant peut se passer de ses parents ?) et interpeller les plus grands (comment ? Un enfant peut se sentir bien sans ses parents ?). Mais tout va rentrer dans l’ordre quand la jeune fille va éprouver le vide provoquer par la (trop) longue absence de ses parents et les tendres retrouvailles qui s’ensuivent (le manque peut avoir des vertus considérables). Jusqu’à la chute. Odile ne traîne plus des pieds mais est toujours très attirée par les animaux de la savane…