Quatre filles et un jean pour toujours
Elles reviennent dans un registre moins léger mais toujours aussi efficace.
J’ai découvert Quatre filles et un jean en 2004. Je me suis laissée prendre par cette série légère et drôle où quatre lycéennes et amies racontent leurs quatre étés en quatre tomes. Une lecture facile, plaisante et divertissante, d’une efficacité redoutable car une fois commencé, on a du mal à lâcher le livre. L’équivalent de Desperate house wives en téléfilm, un des rares feuilletons que j’ai suivi avec persévérance mais dont je dois faire le deuil maintenant puisque c’est fini.
Quand j’ai vu qu’Ann Brashares avait écrit un cinquième tome, j’étais un peu sceptique. J’ai toujours peur de me lasser des recettes trop bien ficelées. En même temps, ça fait plus de cinq ans. Du coup, je l’ai quand même embarqué en version numérique, pour une lecture d’hiver cette fois-ci, dans l’hémisphère sud. Il m’a fallu à peine trois soirées pour venir à bout des 432 pages dans lesquelles je me sentais piégée mais c’était bien agréable… L’efficacité est toujours là mais le propos est plus sombre et ça ne se passe plus pendant l’été.
Les quatre demoiselles ont 29 ans et chacune leur vie sans pour autant être vraiment épanouies. Elles ont des contacts sporadiques et éprouvent une certaine nostalgie de ne plus être aussi proches. L’une d’entre elles, Tibby, donne très peu de nouvelles depuis qu’elle est partie vivre en Australie avec Brian. Aussi lorsque celle-ci organise leurs retrouvailles en Grèce, Lena, Carmen et Bridget se sentent revivre.
Oui mais voilà, leur enthousiasme va tourner court. Tibby n’est pas à l’aéroport. Pire, elle est morte noyée. Dans ses affaires, une lettre et trois enveloppes à ouvrir à une date précise. Les trois filles s’imaginent que leur amie s’est suicidée. Elles sont meurtries, incapables de faire le deuil. Chacune va réagir différemment et essayer de comprendre le geste de leur amie. Évidemment, le lecteur aussi. Enfin, moi aussi.
Les trois filles reflètent bien les trentenaires d’aujourd’hui qui laissent les événements décider à leur place et qui ont du mal à s’engager. Le choc provoqué par la mort de leur amie est l’occasion pour elles de se remettre en cause. Un mélange entre une crise d’adolescence sur le tard et une crise de la quarantaine avant l’heure. Est-ce une crise d’adulescence ? En tout cas, il est question de mort, d’amour, de maternité, de fraternité, de vrai choix… la vie quoi, mais romancée !
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