Rosalie et le langage des plantes, Fanny Ducassé, Thierry-Magnier
Un album floral et végétal, poétique et fantaisiste, élégant et vivifiant… Tout un programme !
Un format élégant, une couverture fleurie et énigmatique, un titre poétique… Voilà un premier contact très prometteur qui ne surprend pas vraiment. L’univers graphique et stylistique de Fanny Ducassé s’impose dans le paysage de la littérature jeunesse au fil de ses albums. Le langage des plantes est une invitation à se fondre dans une nature vivante illustrée avec minutie. Cette fable féerique en trois temps se décline dans une langue touchante et un champ lexical floral qui foisonne de sons esthétiques.
Premier temps. Rosalie, l’héroïne de cet album, n’a pas la main verte, prévient le narrateur, plantes en piteux états à l’appui. Faute de pouvoir profiter de cette nature en vrai, elle décore son intérieur et s’habille de motifs de fleurs : les murs, la nappe, sa robe… Il se dégage de son appartement, situé rue des Plantes, une fantaisie unique et maîtrisée, dans lequel un chat narcissique et un mulot féroce (à chercher et à trouver dans les pages, ce qui donne l’occasion au lecteur d’observer les moindres détails) cohabitent et où les tranches de pain grillées volent. Le ton est donné.
Deuxième temps. Personnage atypique et solitaire, Rosalie comprend mieux les objets que les humains. Ce jour-là, le ciel « myosotis » l’incite à quitter son sixième étage pour chiner dans un vide-grenier. Alors qu’elle cherche à remplacer son grille-pain qui l’a lâchée, elle tombe par hasard sur un livre étrange dans lequel des fleurs séchées semblent dialoguer dans un langage codé. Si Rosalie arrive à le décrypter, c’est sûr, elle arrivera à réalise son rêve de parler aux plantes. Elle s’y atèle avec détermination.
Troisième temps. Rosalie bascule dans un univers onirique à dos de lion. Elle se retrouve au cœur de la forêt et l’entend respirer. Avec maladresse d’abord mais aussi perfectionnisme, elle tente de dompter cette nature tant aimée mais réalise vite son erreur. Comment se faire adopter en imposant ses règles ? Elle finit par lâcher prise et se laisse apprivoiser. L’osmose est totale au point que Rosalie se confond avec les arbres et les plantes. Une fois ressourcée, elle éprouve le besoin de retourner vers les humains. Ses colocataires commencent à lui manquer…
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