Tout en ordre, Christoffer Ellegaard, Les Fourmis rouges
Un album qui prône le désordre utile avec une efficacité iconographique remarquable
Peut-on imposer à la nature sa vision de l’ordre des choses ? Monsieur Toutenordre ne s’est sans doute pas posé la question lorsque, pris d’une frénésie de ménage, a entrepris de ranger à sa façon la forêt au fond de son jardin…
Un rangement géométrique
Ce maniaque puissance mille vit dans une maison où rien ne dépasse avec un souci aiguisé pour la symétrie étudiée comme l’attestent la décoration de sa chambre et les trois tableaux au-dessus de son lit. Tour est rangé au millimètre près. Diagonale, triangle, carré, losange, parallèle, angle droit… une géométrie parfaitement orchestrée et briquée, de la cuisine au jardin.
Seule l’allée qui mène à la porte d’entrée se permet quelques courbes faussement négligées. C’est d’ailleurs cette même allée qui rejoint le bois dont les arrondis verdoyants et luxuriants contrastent avec l’ordre épuré et établi par monsieur Toutenoredre qui s’avère être aussi un jardinier hautement qualifié…
Un autre regard
La nature va-t-elle se laisser dompter aussi facilement ? Que nenni. La belle a aussi son mot à dire et ses messagers en colère vont l’expliquer à monsieur Toutenordre qui, heureusement, sait écouter, admettre son erreur et réparer les dégâts en désordonnant méthodiquement. Arbre, branche, feuille, brindille… il remet tout à sa place sans rien négliger. Une fois sa besogne terminée, il regarde la forêt avec un nouveau regard qui tient compte maintenant de ses habitants.
Tout est question d’équilibre et le mieux, c’est de continuer à communiquer avec ses voisins. Après cette mésaventure instructive et salutaire, les insectes, devenus amis de monsieur Toutenordre, apportent un peu de fantaisie dans son jardin et c’est très joli.
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