Tu seras ma princesse, Marcus Malte et Régis Lejonc, Sarbacane
[J+1] Un poème d’un père à sa fille fantasmée qui va bientôt naître…
Elle est puissante cette vague d’amour qui déferle dans le cœur d’un futur père. Mais comment empêcher l’enfant de boire la tasse et de perdre pied ?
Ce poème met en mots et en images toute la contradiction de l’amour filial qui consiste à aimer sans étouffer, à gâter sans pourrir, à protéger sans enfermer. Et à laisser son enfant devenir lui-même, loin de la princesse imaginaire des contes de fées, qui n’arrête pas d’attendre un prince charmant (qui n’existe pas).
Le texte puise dans les contes tous les personnages qui viendront se mettre sur la route de l’enfant mais qui ne l’empêcheront pas d’avancer grâce à l’amour paternel rassurant (mais omniprésent). Lui recevra tout autant de cette fille fantasmée, car leur histoire s’écrit à deux et c’est pour la vie.
Les illustrations se réapproprient chaque vers, brouillent les codes (trop belle cette princesse à lunettes sur la couverture) et montrent une petite fille qui grandit dans un univers onirique et féerique aux multiples références littéraires classiques et clins d’œil contemporains (le lapin d’Alice se retrouve avec les lapins crétins dans le même tableau) dont elle se nourrit. La demoiselle tient une épée, ne croque pas la pomme, tire la langue au loup, dompte l’ours et chevauche le fauve… Et devient une jeune fille indépendante, forte et libre.
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