Après la vague d’Orianne Charpentier
Le long chemin du deuil raconté avec sensibilité et délicatesse
Ce jour-là, Max a préféré rester sur la plage. Ce jour-là, Jade, sa sœur jumelle, a finalement choisi de rester avec lui. Ce jour-là, une nuée d’oiseaux a fui le rivage, la mer s’est brutalement retirée puis les gens se sont mis à hurler. Max a pris la main de Jade et a couru pour fuir la vague, immense, puissante et trop rapide. Jade est morte. Lui, a survécu.
Lorsque j’ai lu la quatrième de couverture de ce livre, j’ai ressenti un malaise. Voilà presque dix ans que le Tsunami a eu lieu mais la catastrophe est encore très prégnante dans mon esprit. Elle revêt surtout une tonalité particulière. Quelques jours après l’horreur, j’ai lu le témoignage d’une amie dans Ouest-France. J’ignorais qu’elle était là-bas. Toute sa famille a échappé à une mort certaine au prix d’une course effrénée et d’une force insoupçonnée. Son récit, d’une écriture remarquable, me chamboule encore rien qu’en y pensant.
En même temps, je garde un très bon souvenir de Mauvaise graine d’Orianne Charpentier dont l’écriture subtile et psychologique m’a poussée à me lancer dans son nouveau roman malgré mon appréhension. Et je ne le regrette pas. Comment un ado de 16 ans, orphelin de l’autre partie de lui-même, peut-il retrouver sa place dans le monde des vivants ? Certes, il y a la violence inouïe de la catastrophe décrite dans le premier chapitre mais il y a surtout l’après. Un deuil impossible pour un frère jumeau rongé par la culpabilité. Et pourtant. Dans une écriture fluide et sensible, l’auteure décrit le cheminement psychologique, imprévisible et singulier de Max. Son errance jusqu’à sa renaissance… avec ses fantômes.
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