Camarades, Shaïne Cassim, L’école des loisirs
Un roman historique dans lequel le lecteur suit le destin de quatre adolescents qui se retrouvent à Paris en 1870
Eulalie est élevée par sa grand-mère qui possède des vergers en Normandie. Sa mère, journaliste, est un courant d’air qui a choisi de vivre libre. Evgueni, en Russie, s’enfuit du bagne, échappe à la police du Tsar et débarque à Varsovie. Là, il croise la route de Clara, Galbraith et Eddie. Eddie, lui, vient du Pays de Galle. Il a quitté sa famille pour devenir apprenti dans un journal. Gisèle vit, à Paris, avec son père alcoolique et travaille à l’hôpital. Un soir, son père la frappe si violemment qu’elle se réfugie chez le docteur Jensen.
Les quatre adolescents, en pleine métamorphose identitaire, sont issus de milieux sociaux et de cultures différents. Rien ne les prédisposait à se rencontrer. Pourtant, leurs routes vont se croiser dans un Paris en ébullition. La guerre contre la Prusse est imminente et va aboutir, après la défaite, à la Commune et la semaine sanglante de mai 1871.
Historique, politique, initiatique, laïque, féministe… ce roman multiplie les qualificatifs. Les quatre jeunes narrateurs subissent d’abord leur destin avant de le prendre en main, grâce à l’accompagnement bienveillant d’adultes. Ces dernier participent, chacun à leur niveau, au changement d’une société en pleine mutation. Il est question d’inégalité, de la main mise de l’Église sur la science, de fossé entre le peuple et ceux qui le gouvernent, de liberté de pensée…
La construction à plusieurs voix, dans une écriture limpide et fluide, croise des regards et des interprétations. Et sème, à chaque chapitre, des morceaux d’un puzzle dont la dernière pièce, un cinquième « je », se dévoile à travers une réflexion politique qui donne envie de revoir la biographie de Victor Hugo. Le tout distille des clefs pour mieux comprendre la République d’aujourd’hui.
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