Mon chagrin éléphant de Cécile Roumiguière et Madalena Matoso, Thierry-Magnier
Un album tendre et subtil sur la mort, l’absence et le chagrin, gros comme un éléphant.
C’est en revenant du cimetière, où il vient d’enterrer sa mamiette, que le petit garçon a vu pour la première fois l’éléphant. « Ton chagrin, c’est moi, lui a dit l’animal, je suis ton chagrin éléphant. » Depuis, il le suit partout. C’est parfois gênant un éléphant. C’est même imposant. Parfois, il enfle. D’autre fois, il rapetisse…
Cet album aborde, avec subtilité et tendresse, la mort, l’absence et le chagrin. Une thématique forte et triste qui contraste avec les illustrations graphiques et colorées permettant une première mise à distance de l’émotion suscitée par l’histoire. Une émotion qui prend la forme d’un éléphant, un personnage familier de la littérature jeunesse avec un joli clin d’œil à Babar, Elmer, Pomelo, Mon chat…
Mais cet éléphant-là, ou plutôt ce chagrin éléphant, n’existe pas dans les livres. À part ce livre-là, dans lequel il remplit les pages alors qu’au départ ce n’était qu’une ombre. Qui est-il ? Un ami avec qui on chante des comptines. Mais un ami encombrant aussi qui prend toute la place dans le lit.
Avec le temps, l’enfant prend conscience qu’il est temps de prendre ses distances sans pour autant abandonner cet éléphant qui a su si bien lui tenir compagnie lorsque sa mamie est partie. Mais maintenant qu’il est devenu tout petit, c’est beaucoup plus facile de lui faire un gros câlin quand il en a besoin.
Entre le texte poétique et les illustrations aux nombreux détails qui le complètent (le cimetière, le cadre avec une photo du petit garçon en compagnie de sa mamiette, la taille de l’éléphant), cette histoire est aussi l’occasion d’évoquer les relations qui lient les grands-parents et leurs petits-enfants.
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