Le jour où les ogres ont cessé de manger des enfants, Coline Pierré et Loïc Froissart
Une fable troublante, un peu effrayante, mais pleine d’humour et de bon sens
C’est bien connu. Les ogres ont toujours mangé les enfants. Mais dans cette histoire, ce n’est pas un terrible ogre qui hante le sommeil de quelques enfants mais un monde peuplé d’ogres qui élèvent des enfants en grande quantité pour combler leur appétit immense mais aussi gourmet.
Le ton est donné et si le propos cruel mais industrialisé peut paraître au premier abord effrayant et inacceptable, les illustrations anisées et gracieusement difformes créent un décalage rassurant. De plus, ces ogres ont un mode de vie qui ressemble étrangement à du déjà-vu.
La « normalité » de scènes ordinaires et paisibles tranquillise le jeune lecteur et la suite devient un jeu d’enfant qui s’imagine à la place d’animaux comestibles dans des postures rocambolesques.
Mais à force d’avaler matin, midi et soir des marmots à toutes les sauces, les ogres finissent par tomber malades… Résultat, les enfants, remplacés par des fruits et des légumes, deviennent des adultes et les ogres, non sans difficultés (comment oublier leur goût sucré) mais avec beaucoup d’inventivités (il faut bien trouver de nouvelles saveurs), deviennent végétariens et s’affinent au point de ressembler comme deux gouttes d’eau à des humains. Peut-être en connaissez-vous autour de vous ?
Changer d’habitude alimentaire est à la portée de tous les ogres qui désormais élèvent les enfants avec amour dans leur maison et sans viande dans leur assiette. Chacun en tirera la morale qu’il souhaite.
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