« C’est bien mais c’est long »
A TAKAlire, j’apprends à m’adapter au lectorat et je dis merci à Hervé Tullet !
Ils arrivent à deux. Aïsseta, 6 ans, et son frère Didé, 5 ans. Ils ont la pêche (plus que moi) et aucune timidité. C’est pratique pour aller directement au vif du sujet. « Tu peux nous lire ce livre ».
Le livre est un imagier très rigolo : Papa, maman, bébé. Une valeur sûre même si, dans mon fort intérieur, je les trouve un peu grands pour cet album en carton. A moins d’en profiter pour les faire lire. Aïsseta est au CP, en plein apprentissage de la lecture. Elle accepte volontiers mais fait plus souvent appel à sa mémoire qu’au déchiffrage. Heureusement, parfois, cette mémoire lui fait défaut, ce qui l’oblige à se concentrer sur les syllabes.
Je profite de leur engouement pour passer aux Musiciens de Brême, un conte idéal pour la lecture à voix haute. Malgré mes efforts de diction, Aïsseta abandonne l’écoute et se met à chercher d’autres livres. Son frère reste à côté de moi mais je sens son attention fragile. Je maintiens le lien jusqu’à la fin mais lorsque je demande à Didé son avis, il me répond : « c’est bien mais son long ».
Je prends acte, j’ai visé trop haut. Je me mets en quête d’un livre plus adapté à leur envie, entre l’imagier et le conte. Je laisse mes doigts me guider. Ça tombe bien, ils sont inspirés. Ils m’ont mené doucement mais sûrement à Un livre d’Hervé Tullet. Là aussi, une valeur sûre. Pour retenir l’attention de mes deux loustics, je ne pouvais pas rêver mieux ! Ils n’ont pas bougé du canapé. J’ai juste dû canaliser leur enthousiasme à participer à cette lecture interactive…
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