Des mots pour la nuit, Annie Agopian et Albertine, La joie de lire
La nuit est une vague bleue sur laquelle il est si bon de se laisser bercer, pourquoi la redouter ?
D’emblée, la couverture impose au premier regard un paradoxe. Le mot nuit est associé à un bleu électrique, sans l’ombre d’une noirceur. Quant au lit qui surfe sur la vague, il invite le jeune lecteur au voyage.
Se coucher vite et sans pleurs, quel bonheur. L’appel de la couette est un délice pour l’enfant qui sait l’écouter. La promesse de ce qui va suivre s’annonce savoureuse. Dormir rime donc avec plaisir ?
À condition de lâcher prise. À partir de là, la vague bleue peut se déployer pour une traversée nocturne colorée, rythmée par des mots-songes. Inutile de compter les moutons, mais oublier la journée qui vient de s’écouler est nécessaire pour sombrer dans un sommeil profond et endormir les dragons intérieurs.
La nuit est un mystère obscur à explorer, parsemé de peurs à déjouer grâce à des pièges bien rodés. Exit les cauchemars et le noir ! Le voyage peut continuer dans un bleu délicieux, vers un lendemain joyeux. L’aube pointe au loin. Le chemin est encore un peu sinueux, mais toujours merveilleux et le matin s’annonce somptueux.
Les mots poétiques d’Annie Agopian et les illustrations douces et rêveuses d’Albertine proposent aux jeunes lecteurs de regarder la nuit comme une amie bleue et non comme une ennemie noire. Ce parti pris, inattendu et bienvenu, aidera peut-être les plus effrayés à se réconcilier avec le moment du coucher, parfois si redouté.
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