Des vacances timbrées, Mathilde Poncet, Les Fourmis rouges
Un album épistolaire entre une petite-fille et sa mamie reliée par un imaginaire foisonnant qui transforme une colonie de vacances en un fabuleux bestiaire.
« Chère mamie ». Ainsi commence Des vacances timbrées, une lettre illustrée, d’une petite fille à sa mamie. Elle lui raconte sa colonie de vacances avec application et précision. Elle commence par le départ en train. Le lecteur l’aperçoit elle dans le wagon et ses parents qui lui disent au revoir sur un quai banal. Mais l’arrivée se fait dans une gare très étrange. Que s’est-il passé entre la première double page et la troisième ? Que cherche à nous dire ce chat seul dans le wagon ? Est-ce un train magique ?
Pourtant, ses journées contées ressemblent à celles d’une colonie ordinaire d’après le texte, mais elle se métamorphose en un bestiaire extraordinaire d’après les illustrations, ce qui crée un décalage troublant mais très enthousiasmant.
À commencer par Martine, l’animatrice, qui est ni plus ni moins une oursonne au regard bienveillant. Le lecteur n’est pas au bout de ses surprises, contrairement à Alice qui ne s’émeut pas du tout en découvrant les autres enfants-animaux avant de monter dans le bus en forme de crapaud géant.
Clins d’œil et références
La lecture se transforme en voyage fantastique et plonge le lecteur dans des illustrations incroyables et flamboyantes, mélange de pointe sèche et de crayons de couleurs, qui met en scène un pays de merveilles. Ce n’est pas si étonnant, la petite fille s’appelle Alice…
Mathilde Poncet, nouvelle illustratrice chez Les Fourmis rouges, s’amuse même à imprégner de son imaginaire des tableaux célèbres comme La Jeune Fille à la perle de Vermeer. Il y a aussi dans ses personnages animaux quelque chose de l’univers du Voyage de Chihiro. d’Hayao Miyazaki. Rien ne semble laissé au hasard.
Mais ce qui surprend, surtout, c’est la réponse de la mamie aux allures de tendre sorcière qui s’empresse de répondre à sa petite fille pour donner des nouvelles de ses chats. Mais chuuut. Il ne faut pas trop en dire. Ce qui est sûr, c’est que le lien qui relie Alice et sa mamie est… merveilleux.
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