Grâce et dénuement d’Alice Ferney
Ce n’est pas une nouveauté (1997) mais un (très bon) conseil de lecture de Gabin, mon fils de 16 ans !
Août
« Maman, j’ai fini un des livres du lycée. Tu devrais le lire, je suis sûr qu’il va te plaire. »
« Cool ! Pour une fois que c’est dans ce sens, il ne faut pas que je passe à côté ! »
Septembre
« Tu n’as toujours pas lu Oranges sanguines. Tu m’avais promis ! »
« Et toi, Grâce et dénuement ? »
« (???) Il est où ce livre ? »
« Je te l’ai donné en août. »
« Gloups ! T’es sûr ? »
Octobre
« Je l’ai retrouvé ! »
« Tu vois. Je te l’avais bien dit ! »
« Je m’y mets pendant les vacances ! »
(…)
« Dis donc, c’est bien mais ça remue carrément. C’est même un peu violent psychologiquement. »
(Regard compréhensif) « T’es arrivée où ? »
« La scène de violence conjugale. »
« Ah t’es que là ? »
« (???) Y’a pire alors ? » (Silence)
Novembre
« Il est vraiment bien ce roman ! »
« Je te l’avais dit qu’il était bien. J’étais sûr que ça allait te plaire ! »
« Une bibliothécaire qui ose amener des livres à des enfants gitans qui n’en ont pas et dont les parents ne savent pas lire, forcément je ne peux qu’adhérer. Mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi ces récits intimes de femmes fortes et fragiles, ces portraits d’hommes en dérive parfois violents, ces enfants avides d’histoires et de savoir… Cette vie différente, cette pauvreté digne, cet accident tragique, ces peurs méprisantes… Ces liens qui se tissent avec le temps, beaucoup de temps… Ces bouts de livres semés qui prennent forme dans les têtes où tradition et modernité se heurtent… »
(…)
« Ça remue beaucoup mais dans une période où l’entre soi prédomine et où le rejet de l’autre est devenu un sport national (inutile de dire que j’ai beaucoup pensé aux Roms), qu’est-ce que ça fait du bien de lire un roman où il est question d’altérité et d’humanité sans jugement ! Et de livres… Le titre est beau et particulièrement bien trouvé. Je vais écrire un billet. Obligée ! »
(…)
« Au fait, tu n’oublieras pas de lire Oranges sanguines ! »
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