
Classiques ou innovants, les imagiers émerveillent les jeunes enfants
Destinés d’abord à soutenir l’apprentissage des mots, ces albums aux formats multiples ouvrent aussi sur l’imaginaire. Sélection esthétique et créative pour tous les jours de l’année.
Il faut remonter à 1957 pour trouver l’album de référence L’imagier du père Castor. Chaque image est accompagnée d’une légende et amène progressivement l’enfant à reconnaître et nommer des représentations du quotidien. Depuis, de nombreux artistes se sont appropriés le genre – une spécialité française dont le terme n’a pas d’équivalent dans les autres langues – pour offrir chaque année aux enfants des réalisations esthétiques, innovantes et/ou conceptuelles comme le merveilleux Des trucs comme ci, des trucs comme ça de Bernadette Gervais (Les Grandes personnes) paru l’année dernière. 2022 propose un millésime varié pour plaire à toutes les sensibilités.
Le plus conceptuel
Le titre Les animaux est trompeur. Bastien Contraire propose un angle de lecture très original pour reconnaître l’animal : une couleur associée à un mot. L’artiste part du principe que le tout-petit a déjà en mémoire une multitude de représentations d’animaux. Il lui propose de projeter sur le coloré l’image sur son esprit choisira. L’enfant joue ainsi à reconnaître les animaux sans autre indice que la couleur avant de déchiffrer le mot. Un exercice d’abstraction étonnant et gratifiant (La Partie, 24 p., 18 €, dès 2 ans).
Le plus interactif
Dans Faut pas confondre, paru la première fois en 1998 etréédité à l’occasion des 30 ans de Seuil jeunesse (280 p., 22 €, dès 3 ans), Hervé Tullet propose un livre-jeu dans lequel le petit lecteur est aussi acteur. Les trous dans les images l’entraînent vers toute une série de contraires : faut pas confondre loin et près ; faut pas confondre l’ordre et le désordre ; faut pas confondre dedans et dehors… Au fil des pages, l’imagier s’enrichit, ainsi que le vocabulaire, toujours avec un effet de surprise réjouissant !
Le plus géant
Changement d’échelle avec cet imagier XXL qui fait le Tour du monde géant des végétaux et des champignons. Classique dans sa classification (150 plantes ou champignons sont classées dans cinq familles), il séduit par sa conception tout en carton impressionnante en termes de dimension. Chaque planche tient debout comme un mini-théâtre ou à plat comme un tapis et donne à voir des fleurs, des légumes, des fruits, des arbres et des champignons aux couleurs chatoyantes. De quoi ravir la curiosité des bébés (Laurence du Faÿ, Sarbacane, 10 p., 25 €, dès 12 mois).
Le plus ludique
Toujours dans un format XXL, cet imagier est avant tout ludique comme l’indique son titre Mon très grand cherche et trouve des animaux. Dans chaque double page, une légende indique les animaux à trouver ainsi que leur nombre dans une illustration thématique. La mer, la ferme, la savane, la banquise et la jungle fourmillent de détails obligeant le tout-petit à aiguiser son sens de l’observation. Un jeu d’une efficacité éprouvée (Gwé, Deux coqs d’or, 10 p., 14,99 €, dès 12 mois).
Le plus esthétique
Encore des animaux mais quel magnifique bestiaire ce Zoologique ! Toujours pour fêter ses 30 ans, Seuil jeunesse réédite cet imagier esthétique et spectaculaire paru en 2002 avec trois doubles-pages inédites. Joëlle Jolivet propose une classification originale (animaux à tâches, à rayures, minuscules…) donnant à voir des 500 animaux illustrés en linogravure. Dans chaque double-page se cache un caméléon… Indémodable ! (48p., 21 €, dès 3 ans).
Article paru dans Ouest-France le 14 décembre 2022.
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